L'incendie qui a complètement rasé l'usine de Conversion Kingsey au cours de la soirée de vendredi occasionnera bien des maux de tête au propriétaire de l'entreprise, Bernard Lemieux, à ses employés et à ses clients, dont Cascades groupe tissu, son principal donneur d'ordre.

Le fait est que les entreprises canadiennes équipées du type de machinerie détruite dans le brasier sont plutôt rares et que les constructeurs de ces équipements ne courent pas les rues non plus. Cascades devra rapidement trouver une alternative temporaire, notamment pour les 45 000 boîtes de papiers-mouchoirs qu'elle faisait fabriquer quotidiennement à l'usine de Danville, et les options ne pleuvent pas. «Nous avons eu une rencontre vendredi soir et il faut avouer que c'est tout un casse-tête. Nous serons mieux en mesure d'évaluer les alternatives qui s'offrent à nous cette semaine», a indiqué le président de Conversion Kingsey.

 

M. Lemieux a indiqué qu'il avait l'intention de remettre son entreprise sur les rails le plus rapidement possible afin de limiter les pertes de production et, surtout, de conserver un maximum d'employés. Parmi les premières solutions envisagées, il y a la location d'un entrepôt où il pourrait installer les premières machines achetées.

«Au cours des prochains jours, notre priorité sera de trouver du travail à nos employés. Nous allons scruter le marché à la recherche de machinerie, en espérant qu'il y en ait qui existe déjà», a-t-il dit.

Si toutefois aucun équipement n'était offert sur le marché, Conversion Kingsey se verrait dans l'obligation de les faire fabriquer sur mesure, une procédure qui pourrait prendre plusieurs mois.

Le vent dans les voiles

Bernard Lemieux affirme que cet incendie survient à un bien mauvais moment. Conversion Kingsey avait le vent dans les voiles depuis quelques mois et elle venait d'ajouter neuf employés aux 22 déjà en poste afin de combler la demande.

L'entreprise avait notamment développé une nouvelle ligne de papier d'emballage qu'elle vendait à différents commerces de détail. Le produit était également offert aux consommateurs en paquets de cinq livres pour faciliter le déménagement. «Nous avions développé un produit qui n'existait pas sur le marché et qui avait un très fort potentiel. Nous avions développé un réseau de 35 clients commerciaux», a affirmé l'homme d'affaires.

Selon M. Lemieux, il faudra probablement compter entre six et douze mois avant que Conversion Kingsey ne redevienne ce qu'elle était. «Mon cerveau travaille fort depuis vendredi soir. Nous allons rebâtir, mais où et comment restent des questions en suspens. C'est certain que nous aurons besoin de temps», a-t-il conclu.

Rappelons que l'incendie, dont la cause n'a toujours pas été confirmée par les autorités, a ravagé l'usine de Conversion Kingsey un peu avant 20 h, vendredi, causant des dommages évalués à plus de 2,5 millions de dollars soit, 600 000$ pour le bâtiment, 1,1 million en équipement et plus de 800 000$ de matière première.