Maintenant qu'un conseiller financier de Montréal disparu depuis deux semaines s'est manifesté et adressé aux médias par le biais de son avocat, ses victimes affirment qu'il est temps de leur rendre des comptes.

Le conseiller financier Earl Jones demeure introuvable depuis le début du mois, mais son avocat, Jeffrey Boro, a précisé, mardi, que son client se trouvait au Canada et qu'il collaborait avec les autorités policières. Le seul signe de vie que l'on avait de celui qui aurait élaboré ce qu'on appelle un «stratagème de Ponzi» était un message sur le répondeur de son bureau, qui indiquait à ses clients qu'il ne serait pas en mesure de les rembourser.

L'avocat montréalais a réitéré, mercredi, que son client collaborait pleinement avec les autorités.

«J'ai indiqué à la police qu'il était disponible si nécessaire et que si elle avait besoin de le rencontrer, si elle avait besoin d'entrer en relation avec lui, elle pourrait me contacter et je prendrai les arrangements nécessaires», a affirmé Me Boro.

Mais certains de ses ex-clients souhaitent également un tête-à-tête avec l'homme d'affaires.

Kevin Curran, dont la mère compte parmi les victimes du conseiller financier, a indiqué, mercredi, avoir demandé à Me Boro la tenue d'une rencontre avec M. Jones ainsi que plusieurs autres de ses victimes, afin qu'ils puissent tous lui poser d'importantes questions d'ordre personnel.

«Une rencontre d'une demi-heure pourrait contribuer à diminuer l'anxiété dont souffrent plusieurs (de ses victimes)», a expliqué M. Curran.

L'avocat n'a pas précisé si son client allait faire une déclaration. «Si c'est dans son intérêt ou dans celui de ses clients qu'il fasse une déclaration, alors, il en fera une», a-t-il ajouté.

Me Bora a également dit qu'il pourra mieux conseiller son client après sa rencontre prévue cette semaine avec la police et qu'à l'heure actuelle, il n'avait pas une connaissance approfondie du dossier.

Il a fait valoir que M. Jones avait au départ pris la poudre d'escampette pour protéger sa famille, après avoir reçu des menaces de mort de la part de clients furieux contre lui.

Me Boro a souligné que son client était seul, déprimé et qu'il avait des pensées suicidaires. L'avocat a accepté de parler en son nom aux policiers au cours des prochains jours.

L'Autorité des marchés financiers (AMF) avance qu'entre 30 millions $ et 50 millions $ se sont envolés des comptes gérés par M. Jones.

M. Jones n'a pas été accusé et il ne fait l'objet d'aucun mandat d'arrestation.

L'AMF a gelé ses comptes et a transmis un communiqué dans lequel elle affirme qu'il n'avait pas les titres appropriés pour effectuer ces transactions.

Son avocat a indiqué que son client n'avait pas encore réglé ses honoraires.