L'économie québécoise, qui a fini par céder sous la pression de la récession mondiale, devrait connaître une reprise en 2010, selon un rapport publié aujourd'hui par BMO Marchés des capitaux.

«Le PIB réel devrait connaître un recul de 1,6 % cette année, ce qui est mieux que la moyenne canadienne, avant de connaître une reprise modérée de 1,9 % en 2010», souligne Robert Kavcic, économiste chez BMO Marchés des capitaux.

Pour se relever, l'économie québécoise pourra, entre autres, compter sur la construction non domiciliaire, véritable pilier économique pour la province, soulignent les experts chez BMO.

Le gouvernement du Québec a d'ailleurs implanté un programme d'infrastructures sur cinq ans de 41,8 milliards de dollars (soit près de 3 % du PIB de 2009-2010). Cet investissement devrait continuer à stimuler la croissance, comme le feront également les investissements continus d'Hydro-Québec.

Conséquence de la crise, le gouvernement provincial prévoit quatre années de déficit. En 2009-2010, ce déficit devrait atteindre 3,9 milliards de dollars, soit 1,3 % du PIB. Face à la détérioration économique eta fin de stimuler l'économie, le gouvernement mettra temporairement le pied sur l'accélérateur fiscal pour pouvoir investir dans plusieurs projets, malgré les déficits.

Le rapport souligne que le Québec a établi un plan fiscal et économique de cinq ans qui prévoit un retour aux surplus d'ici 2013-2014. Pour cela, plusieurs mesures entreront en vigueur, dont une hausse de 1 % de la taxe de vente du Québec, qui passera à 8,5 % en janvier 2011.

Taux de chômage

Signe de récession, le taux de chômage a bondi un peu partout au Québec et devrait atteindre 9 % en 2010, soit le plus haut taux depuis six ans, précise le rapport. Les mises à pied dans le secteur privé, tout comme le ralentissement de l'embauche dans le secteur public, expliquent les pertes d'emploi.

Le secteur de la fabrication au Québec est particulière frappé par la crise. Soutenu par l'aérospatial, ce secteur avait plutôt bien résisté à la récession l'an dernier. Mais avec une chute de la demande mondiale, l'industrie s'est essoufflée. Les livraisons manufacturières ont aussi connu une importante baisse.

Sur une note plus positive, comparativement à l'Ouest canadien ou à l'Ontario, le Québec s'en tire mieux, souligne le rapport. L'Ontario a en effet atteint un taux de chômage record depuis le début des années 70. Les ventes au détail et les prix des logements au Québec sont également moins touchés qu'ailleurs au pays.