Vincent Lacroix ne veut pas subir un procès au criminel. Mais s'il doit absolument en subir un, il préférerait que ce soit devant un juge seul, plutôt que devant un jury.

C'est ce qui se dégage des réponses que son avocate, Me Marie-Hélène Giroux, a données, ce matin, à la sortie de la salle d'audience. Me Giroux et Me Clemente Monterrosso, avocats de Lacroix, tentent le tout pour le tout, aujourd'hui, avec une requête en res judicata (annulation de procès.) L'argument pivot de cette requête est que Lacroix a déjà été jugé pour ses gestes, lors de son procès au pénal.Ce qui n'est pas du tout l'avis de la Couronne, qui doit plaider ses propres arguments cet après-midi. Quoi qu'il en soit, ce procès criminel, qui implique Lacroix et cinq de ses collaborateurs du temps de Norbourg, doit commencer en septembre devant un jury.

Les six accusés seront jugés sous une kyrielle d'accusations de fraudes et fabrication de faux. Ce matin, avant l'arrivée de Vincent Lacroix (qui est toujours détenu) les parties ont discuté de points techniques en vue du procès, notamment de l'aménagement de la salle d'audience, la place des accusés, les questions à poser aux candidats jurés... Jean Renaud, un des cinq co-accusés, qui se défend seul, a alors fait valoir que personnellement, il préférerait un procès devant juge seul.

C'est aussi le cas de Lacroix, a-t-on appris après l'audience. Mais voilà, cette avenue n'est pas du tout envisagée par la Couronne, qui a d'ailleurs procédé par acte d'accusation privilégiée. Cette façon de faire permet d'aller directement à procès devant la Cour supérieure, avec juge et jury, sans passer par l'enquête préliminaire.

«C'est nous qui prenons la décision. Et on ne la prendra pas (celle d'aller devant juge seul)», a signalé Me Julie Riendeau. L'audience sur la requête se poursuit en après-midi, devant le juge Richard Wagner.