Une légère brise d'optimisme souffle sur les PME québécoises, selon l'Indice de confiance PME, parrainé par le Fonds de solidarité FTQ.

Cet indicateur de confiance, créé en février dernier, est basé sur un sondage réalisé auprès de 200 dirigeants québécois par la firme Léger Marketing. Selon les résultats dévoilés hier, l'Indice atteint 55 points, une hausse de 6 par rapport à ceux d'avril dernier.

De plus, 81% des entrepreneurs se disent optimistes pour l'avenir des PME. Ils ont notamment l'intention d'investir dans une proportion de 56%, comparativement à 50% au printemps.

Ces résultats n'étonnent pas Yvon Bolduc, président-directeur général du Fonds de solidarité FTQ, qui revient d'une tournée au Québec, où il a senti ce regain de confiance chez les chefs d'entreprise rencontrés.

«L'épreuve qu'ils ont déjà vécue avec l'augmentation du dollar l'an dernier avait servi de répétition générale, dit-il. Ils ont dû être résilients et imaginatifs pour trouver des solutions. Cela les a préparés à faire face à la situation actuelle.»

Selon lui, les perceptions mesurées par un indice de confiance sont un bon indicateur, car il ne faut pas sous-estimer l'aspect psychologique dans l'économie. «La peur stimule des comportements pour prendre ou retarder des décisions», dit-il.



Autres signes encourageants


Les tendances positives de ce sondage concordent en grande partie avec un autre indice, celui du Baromètre des affaires, qui est réalisé par la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). L'indice de la FCEI, qui était de 39,4 en décembre 2008, est passé à 54,9 en avril et à 60,4 en mai dernier.

«Toutefois, ces niveaux de confiance ne ressemblent pas encore à ce qu'ils sont quand l'économie roule normalement, souligne Simon Prévost, vice-président pour le Québec de la FCEI. Un niveau normal se situe autour de 70. Quand on pense qu'on était passé sous la barre des 40 points, on a un bout de chemin de fait et on peut conclure que les chefs d'entreprise entrevoient une éclaircie.»

Ce regain de confiance au sein des PME est conforme avec d'autres signes positifs, indiquant que le pire serait derrière nous, observe Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins. Notamment, on observait un fort regain de confiance chez les consommateurs en mai, une hausse des ventes au détail au cours des deux derniers mois, et une stabilisation du marché immobilier.

«L'indice précurseur Desjardins, qui est conçu à partir d'une dizaine de statistiques économiques propres au Québec, a connu une hausse en avril, pour la première fois depuis l'automne 2008, dit-elle. Une seule hausse n'est pas suffisante pour indiquer que la récession est derrière nous, mais si d'autres suivent, ce sera le signe véritable.»

Selon le scénario de prévisions de Desjardins, l'économie amorcera un tournant vers la fin de l'année et on s'attend à une reprise avant la fin de 2010, possiblement à partir du printemps.

De plus, les services économiques de la Banque Royale estiment également qu'on voit la lumière au bout du tunnel. Ils prédisent que la confiance des consommateurs et des entrepreneurs se rétablira peu à peu et qu'on pourrait voir le produit intérieur brut (PIB) réel croître de 2,3% en 2010.

Cependant, la reprise sera lente et graduelle, croit Hélène Bégin. «Le dollar qui remonte autour de 90 cents US, une montée du protectionnisme américain et certains facteurs structurels malmènent nos exportations, dit-elle. L'aéronautique souffre de plusieurs annulations de contrats, tandis que les pâtes et papiers, l'aluminium et autres poids lourds souffrent de la conjoncture mondiale encore négative.»