Malgré les scandales qui ont éclaboussé la FTQ-Construction ce printemps, le puissant syndicat s'est sorti de la période de maraudage avec tout juste quelques égratignures. À peine 1% de ses membres ont décidé de changer d'allégeance lors du vote qui s'est tenu ce week-end.

À chaque trois ans, tous les travailleurs syndiqués de la construction au Québec entrent en période de maraudage. Cette année, seulement 10 500 travailleurs ont voté en faveur d'un changement d'allégeance. La FTQ-Construction voit ainsi ses effectifs passer de 43,9% à 42,9%. À quelques membres près, c'est aussi le statu quo pour la CSN-Construction (10,57% des effectifs), pour la CSD-Construction (14,2%), pour le CPQMC (26,1%) et pour le Syndicat québécois de la construction fait quant à lui un gain de près de (6,3%).

Pendant la prériode de maraudage, les syndicat n'ont pas le droit de solliciter les travailleurs sur les chantiers et ne peuvent diffuser de publicité vantant leur organisation. « Les leaders syndicaux ont su respecter les règles du jeu. Ils ont agi de façon responsable », a affirmé André Ménard, président de la Commission de la construction du Québec, qui chapeautait le scrutin.

Depuis qu'a éclaté le scandale des fausses factures présentées par l'ancien directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, qui a s'est fait rembourser 125 000$ en six mois, les policiers ont visité à quelques reprises les bureaux du syndicat. Selon l'actuel directeur général de la FTQ-Construction, Richard Goyette, ces événements n'ont pas eu d'impact sur l'allégeance des membres parce que le syndicat « a eu le temps de rétablir les faits. »

«Tellement de choses ont été dites dans les médias que c'en était presque un complot. Les gens se sont aperçus que ce qui était écrit dans les médias n'était pas tout à fait vrai », a affirmé M. Goyette. « Quand ton voisin tue sa femme, les policiers vont sûrement venir te voir, mais ça veut pas dire que t'es le coupable, a-t-il illustré. C'est la FTQ et la Commission de la construction qui a demandé un blitz (d'enquêtes policières) sur le blanchiment d'argent dans le secteur de la construction. Aujourd'hui, parce qu'on a agit, c'est comme si c'était nous qui étions les coupables, alors que dans les faits, ce sont les entreprises de construction qui ont été perquisitionnées. »