La cloche qui marquera la fin des classes, d'ici quelques jours, sonnera aussi le glas du cours d'économie en cinquième secondaire.

Obligatoire depuis 1982, le cours d'Éducation économique disparaîtra à la rentrée 2009. Mais une partie de la matière du défunt cours sera greffée dans le programme du nouveau cours intitulé Monde contemporain.

Ce cours orienté sur l'actualité sera une macédoine de différentes disciplines de sciences humaines, comme la géographique, la politique, l'histoire et l'économie. La matière s'articulera autour des thèmes de l'environnement, la migration des populations, le pouvoir des États, les zones de conflit, et la répartition de la richesse.

Ce dernier thème présentera de grandes similitudes avec le volet sur l'économie internationale de l'ancien programme, précise Manon Fradette, vice-présidente à l'économie et au monde contemporain de l'Association québécoise pour l'enseignement en univers social (AQEUS).

Rien ne se perd...

Mais les professeurs du cours Monde contemporain devront laisser tomber d'autres volets importants de l'ancien cours d'économie. Toutefois, il est possible que certains concepts abandonnés soient récupérés par les professeurs d'autres matières.

Cela est d'autant plus probable que les professeurs de toutes les matières, de la maternelle jusqu'en cinquième secondaire, doivent intégrer dans leur cours les cinq grands «domaines généraux de formation» qui ont un lien avec la vie quotidienne de jeunes. Deux de ces domaines recoupent des notions d'économie, soit Consommation et environnement ainsi que Orientation et entrepreneuriat.

Concrètement, cela signifie qu'un professeur de mathématique pourrait présenter des calculs de taux d'intérêt, ou encore utiliser des grilles de calcul budgétaire. En français et en anglais, les enseignants pourraient se pencher sur le thème de la consommation.

«Cela amène quand même une incertitude: quand tout le monde s'en occupe, qui est responsable?» indique Mme Fradette.

D'ailleurs, certains professeurs d'économie ont encore du mal à digérer le retrait du cours obligatoire de cinquième secondaire, particulièrement le volet qui porte sur la consommation. «C'est un peu triste, avoue Mme Fradette. Mais il y a autre chose d'intéressant dans le nouveau programme.»

Reste que certaines écoles ont jugé bon de mettre au point un cours maison qui reprendra les notions clés de l'ancien cours d'économie: produit intérieur brut, loi de l'offre et de la demande, productivité, syndicalisme, placement, endettement, etc.

D'autres enseignants animeront des activités parascolaires à saveur économique et financière. Par exemple, la simulation boursière Bourstad permet aux étudiants de faire leurs premières armes en gestion de portefeuille. Cette année, plus 4000 jeunes ont participé au concours partout au Québec.

Ressources internet

Les professeurs qui veulent aborder l'univers de la consommation et des finances pourront s'abreuver sur le web.

L'an dernier, l'Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a développé La Zone, une ressource éducative en ligne, destinée aux jeunes et aux professeurs (www.themoneybelt.ca/theCity-laZone/fra/ouverture-fra.aspx).

Le cours ludique a été créé avec la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique. Il est déjà utilisé par les enseignants du cours Planning 10: Finances, que tous les élèves de 10e année doivent suivre en Colombie-Britannique.

L'ACFC souhaite adapter le programme pour qu'il corresponde au curriculum de chaque province. «Le but ultime, c'est que les professeurs l'utilisent», dit la porte-parole de l'ACFC, Sylviane Desparois.

L'Agence est en discussion avec l'Autorité des marchés financiers (AMF). «On voit cela d'un très bon oeil. On voudrait adapter le programme à la sauce du Québec», affirme le porte-parole de l'AMF, Sylvain Théberge.

L'AMF

Cela dit, l'AMF a déjà son propre site web d'information financière pour les jeunes (https://www.tesaffaires.com). Environ 3500 jeunes et professeurs le consultent chaque mois. De plus, une équipe mobile de l'AMF livre des conférences en milieu scolaire (surtout dans les cégeps, mais aussi au secondaire). Cette année, l'équipe a fait 36 sorties qui ont rejoint quelque 1500 jeunes auditeurs.

Avec la collaboration d'Hugo Fontaine