Le fondateur de la firme de relations publiques National, Luc Beauregard, a conseillé Michael Sabia lors de sa nomination comme grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

L'un des spécialistes de relations publiques les plus respectés au Québec, Luc Beauregard a obtenu son mandat directement de Michael Sabia, dont la nomination à la tête de la Caisse par le gouvernement Charest avait soulevé un tollé tant dans les milieux d'affaires que dans la classe politique québécoise. M. Sabia a rémunéré lui-même M. Beauregard pour ses conseils. Les détails de cette entente privée n'ont pas été dévoilés.

«M. Sabia connaît M. Beauregard depuis longtemps et il l'a consulté avant d'être nommé, dit Maxime Chagnon, porte-parole de la Caisse. Il y a un travail qui a été fait, mais seulement sur deux ou trois jours (avant que la nomination de M. Sabia ne soit entérinée par le gouvernement). Il faut comprendre que ce n'était pas possible pour M. Sabia de travailler avec les équipes de communication de la Caisse tant qu'il n'avait pas été nommé officiellement. Dès sa nomination, il a commencé à travailler avec les équipes de communication de la Caisse.»

La Caisse est très claire sur un point: elle n'a jamais rémunéré Luc Beauregard ou encore National pour les conseils prodigués à Michael Sabia durant le processus de nomination. «M. Sabia et M. Beauregard se connaissent, ils se sont parlés mais la Caisse n'a pas acquitté de facture», dit Maxime Chagnon.

Depuis le 30 août dernier, la Caisse n'a donné qu'un seul mandat de relations publiques, de communications ou de gestion de crise à une firme externe. Ce mandat a été octroyé à la firme National, a appris La Presse Affaires en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Le contrat d'une valeur de 16 000$ a été signé le 16 décembre 2008, soit bien avant la nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse. Le contrat stipule que National doit élaborer un guide communications en situation de désastre physique ou naturel.

«C'est un guide pour poursuivre nos activités et nos investissements dans des situations de crise comme une pandémie, un désastre naturel, un incendie ou une crise du verglas. Il faut par exemple établir une liste de numéros de téléphone à appeler selon la gravité de la situation», dit Maxime Chagnon, qui fait valoir qu'il s'agit d'une procédure standard pour une organisation comme la Caisse.

Luc Beauregard, qui a fondé National en 1976, a quitté la direction quotidienne de son entreprise en début d'année. Il est toujours président exécutif du conseil d'administration du groupe conseil RES PUBLICA, la société-mère de National. M. Beauregard n'a pas voulu commenter ni confirmer l'existence de son mandat auprès de Michael Sabia lors de sa nomination à la Caisse. «Nous ne commentons pas le travail fait pour des clients. Parfois même, le fait de faire du travail ou non pour un client revêt pour nous un caractère confidentiel», a-t-il indiqué par courriel à La Presse Affaires.