Le petit fabricant de simulateurs de vol Mechtronix s'est donné des dents pour grignoter l'avance de géants comme CAE.

La PME montréalaise a inauguré hier son nouveau centre de recherche et développement, un investissement de 10 millions de dollars qui lui permettra, éventuellement, de doubler ses effectifs en ingénierie. Mechtronix a également agrandi ses installations de fabrication, ce qui lui donnera la possibilité d'augmenter sa capacité de production de 50%.

 

«Nous avions deux édifices, nous en ajoutons un troisième», s'est réjoui le président de Mechtronix, Xavier Hervé, en entrevue avec La Presse Affaires.

L'entreprise a pris naissance au milieu des années 80 avec une équipe d'étudiants en génie de l'Université Concordia qui, dans le cadre d'un projet de recherche commandité par le Centre national de recherche du Canada, avaient étudié l'utilisation des technologies informatiques dans la fabrication de simulateurs de vol.

L'entreprise compte maintenant près de 290 employés et a exporté des simulateurs dans divers pays comme la Chine, la Nouvelle-Zélande, la France et l'Espagne. Elle est toutefois encore bien petite si on la compare à CAE, une autre entreprise montréalaise, qui compte 7000 employés dans le monde.

Mechtronix ne souffre cependant pas de complexe d'infériorité. M. Hervé, un des fondateurs, a expliqué que l'entreprise était particulièrement innovante parce que, dans sa courte histoire industrielle, elle avait toujours baigné dans les nouvelles technologies.

«Nous sommes un peu à l'image de Google dans le domaine industriel, a-t-il affirmé. Nous faisons partie de la nouvelle génération informatique. Comparativement aux autres, nous avons besoin d'un dixième de leurs ressources pour faire le même nombre de produits.»

Il a fait valoir qu'avec seulement 50 ingénieurs, Mechtronix avait pu lancer cinq programmes de simulateurs de vol complets en quatre ans.

Il a ajouté que, contrairement aux grands, Mechtronix n'avait pas des centaines de millions de dollars investis dans des centres de formation.

«Nous avons les coudées franches, a-t-il soutenu. Nous n'avons pas d'agenda à jouer autre que celui d'écouter le client et de lui donner le produit dont il a besoin.»

Il a tenu à affirmer que CAE était une société fantastique dont le Canada pouvait être fier, et qu'il y avait de la place pour divers types d'entreprises.

«Nous avons tous notre rôle à jouer, a-t-il affirmé. Il y en a qui sont là pour lancer de nouveaux produits et d'autres qui sont là pour maintenir les réseaux de distribution pour des produits existants. C'est vrai dans le monde de la bière avec les micro-brasseries par rapport aux grands distributeurs de bière comme Molson.»