Si la Banque mondiale prévoit que la potentielle pandémie de grippe porcine fera reculer le produit intérieur brut (PIB) mondial de 2 à 5%, c'est en partie parce que le virus risque d'affecter les activités des entreprises. Même si le danger paraît encore lointain, les entreprises d'ici devraient prévoir le nécessaire pour faire face à la grippe, estime le président d'AGC Communications, Ahmed Galipeau.

«Il est important de ne pas se faire prendre au dépourvu par une crise majeure, que ce soit une pandémie ou non», dit M. Galipeau.

 

Pourtant, «bon nombre d'organisations ne sont pas prêtes et se disent, comme bien des gens, que ça ne leur arrivera pas ou qu'ils s'en tireront bien», ajoute-t-il.

Sauf qu'on compte maintenant au Canada une vingtaine de cas de grippe A (H1N1), selon la nouvelle appellation mise de l'avant par l'Organisation mondiale de la santé.

Et le gouvernement du Québec estime, dans son plan de préparation, que le tiers de la population pourrait être touché, à divers degrés, par une pandémie. C'est donc dire que dans le pire des cas, le tiers de l'effectif d'une organisation pourrait être tenu à l'écart, à cause de la maladie ou des risques de contagion.

Selon M. Galipeau, il faut donc préparer dès maintenant un plan pour une telle situation d'urgence.

Guide de gestion

Avant que la crise ne frappe, il propose de réunir quelques membres importants de l'organisation pour mettre en place un guide de gestion pour situation d'urgence.

«Il faut avoir pris un temps d'arrêt, avoir prévu des ressources, et avoir délégué des responsabilités à un petit nombre de personnes», soutient M. Galipeau.

En temps de crise, il est mieux de mettre l'organigramme habituel de côté et créer plutôt une petite cellule de crise.

La communication jouera aussi un rôle primordial si la situation se corse.

«C'est la meilleure façon de ne pas créer d'hystérie ou de panique, explique Ahmed Galipeau. Dans le cas d'une pandémie, il s'agit de communiquer l'information fréquemment et avec grande transparence, et de présenter l'état de la situation. Lorsque les gens sont informés, ils sont plus posés et ont tendance à prendre des décisions plus éclairées.»

«Toutes ces mesures permettront aux organisations de prendre des décisions rapidement et de continuer à offrir, autant que faire se peut, un service adéquat à la clientèle», croit M. Galipeau.

Le plan de communication pourrait représenter des économies substantielles s'il permet par exemple d'éviter, une fois la crise venue, des ruptures de services ou d'autres genres de «dommages à la réputation» de l'entreprise.

Il n'en importe pas moins d'évaluer tous les scénarios possibles, précise M. Galipeau. Y compris celui de cesser ses activités temporairement, dans un cas où les employés seraient massivement malades.

Bien malin qui pourrait prédire la tournure que prendront les événements. «Bien peu de gens ont déjà vécu une pandémie, dit M. Galipeau. C'est une raison de plus pour s'y préparer.»

Le cabinet McCarthy Tétrault propose une gamme de conseils aux employeurs pour faire face à la pandémie. Vous trouverez la liste au : https://www.mccarthy.ca/fr/article_detail.aspx?id=4502  

 

UN PLAN POUR LA GRIPPE

1- Développer une stratégie de communication qui tient compte des publics internes et externes.

2- Se préparer à communiquer les faits réels, y compris les risques existants et potentiels, afin de minimiser l'hystérie collective.

3- Préparer différents scénarios et identifier les endroits où la crise est la plus susceptible de frapper.

4- Ordonner une retraite fermée de deux jours à quelques acteurs clés de l'organisation. Leur mission : rédiger un guide de gestion en situation d'urgence.

5- Informer les membres de l'organisation de l'existence du plan. Dès que la crise frappera, vous serez prêts.

Source : AGC Communications