La mise en place d'une nouvelle structure à la Caisse de dépôt et placement du Québec n'est pas une solution miracle, avoue son patron Michael Sabia.

L'ancien PDG de Bell Canada croit toutefois qu'il s'agit d'une étape obligatoire pour que l'institution s'adapte à des marchés financiers secoués par la crise.

La restructuration dévoilée aujourd'hui, a dit M. Sabia en conférence téléphonique, «ça signifie une Caisse avec une meilleure gestion du risque et une meilleure façon de communiquer et de travailler avec nos déposants. Ce sera une Caisse plus simple, plus agile, plus ouverte avec une meilleure capacité de surveiller et contrôler notre position financière.»

La Caisse fera peut-être 4 à 5 millions de dollars d'économies grâce aux 55 départs annoncés, mais M. Sabia estime que ce n'était pas l'objectif recherché. Et même avec une structure qu'il juge améliorée, le président avoue qu'il n'a pas encore trouvé toutes les solutions pour prévenir de nouveaux déboires.

«Ce qui est important est d'avoir une organisation avec une structure bien arrimée aux défis dans l'environnement actuel, dit Michael Sabia. Nous avons identifié les changements structurels nécessaires et quelques changements au niveau de notre équipe. C'est crucial mais ce n'est pas une garantie. Évidemment, nous avons beaucoup de travail à faire pour trouver des façons de générer le rendement dans les circonstances, qui comportent beaucoup de défis sur les marchés. Nous avons beaucoup de travail à faire pour renforcer la Caisse.»

M. Sabia a-t-il une idée des autres changements qui s'en viennent ? «Allons-y étape par étape. Aujourd'hui, nous avons annoncé des changements importants et dans les prochains mois, nous continuerons notre travail.»

La crise financière et celle du crédit font en sorte que le patron du «bas de laine des Québécois» sentait qu'il y avait urgence de resserrer les liens entre les différentes équipes sous sa gouverne.

«En ce moment, l'environnement (d'affaires) est tout à fait différent, souligne M. Sabia. Par rapport aux deux dernières années, la disponibilité du levier et des liquidités a changé. C'est important pour nous d'avoir la capacité de comprendre et de gérer notre position de façon plus intégrée qu'avant.»

Il reste que le maintien de Susan Kudzman à la tête de la gestion du risque peut soulever des questions, étant donné les problèmes récents de la Caisse à cet égard.

Michael Sabia croit que la décision s'imposait. «Ce qui compte, c'est l'accélération des changements pour améliorer notre gestion du risque. Pour implanter ces changements, nous avons besoin de quelqu'un qui comprend nos défis, notre situation actuelle et notre milieu. D'après moi, Susan en a une compréhension superbe.»

Concernant Richard Guay, qui a occupé le poste de patron de la Caisse pendant quelques mois seulement, M. Sabia n'a pas voulu annoncer son départ de façon explicite. «Il n'est pas membre de la direction. Il s'occupe présentement des activités de recherche et en même temps, il est en transition vers une nouvelle étape de sa carrière.»