La francisation des entreprises québécoises stagne, malgré un accroissement des efforts en ce sens.

Faisant le point à l'occasion de la rencontre annuelle des comités de francisation de la FTQ, le secrétaire général de la centrale, René Roy, a indiqué que la progression du français au travail avait atteint un plateau depuis une dizaine d'années.

M. Roy a souligné qu'avec la mondialisation, les entreprises changent de mains et les nouvelles directions arrivent habituellement avec des communications en anglais, de sorte que tout le travail est à refaire.

M. Roy note que le même phénomène se produit avec certaines compagnies canadiennes.

En même temps, l'accroissement de l'immigration crée un besoin encore plus important de francisation à l'intérieur des entreprises.

M. Roy note qu'environ 60 pour cent des immigrants parlent le français à leur arrivée au Québec, une proportion qui se maintient depuis quelques années, mais il précise qu'en chiffres absolus, cela se traduit par un accroissement important du nombre d'immigrants qui ont besoin de cours de formation.

En contrepartie, le secrétaire général de la FTQ applaudit les efforts consentis l'an dernier par la ministre responsable de la Charte de la langue française, Christine St-Pierre, qui a ajouté 5 millions de dollars aux efforts de francisation et augmenté les effectifs de l'Office de la langue française.

M. Roy note toutefois qu'en bout de ligne, les efforts de la ministre n'ont pu que freiner une détérioration de la situation et qu'il n'y a plus de progression.

Ainsi, selon lui, dans la région de Montréal, environ 35% des milieux de travail sont toujours anglais, surtout dans l'ouest de l'île.

Selon M. Roy, les efforts doivent donc être intensifiés en milieu de travail pour contrer les effets de la mondialisation et l'accroissement du nombre d'allophones afin permettre une reprise de la progression du français au travail.