En juillet 2008, Danny Boucher lance le projet qui germait dans sa tête depuis quatre ans: il met sur pied sa propre entreprise. Deux mois plus tard, la crise financière devient de plus en plus aiguë, et le projet est directement touché. Mais il reste bien en vie.

Au début du mois d'avril, les premières portes d'armoire en bois massif sortiront des locaux de la nouvelle ébénisterie Presti-bois, de Saint-Martin, à quelques kilomètres de Saint-Georges-de-Beauce.

 

«Beaucoup d'entreprises d'ici fabriquent des caissons d'armoire mais, étonnamment, pas les portes», dit Danny Boucher, très enthousiaste à l'idée de voir son projet devenir réalité. La crise n'aura donc pas empêché le jeune entrepreneur de 31 ans de le mener à terme.

«J'ai déposé mon plan d'affaires en septembre, puis j'ai dû le redéposer deux fois», raconte-t-il.

Il a fallu revoir tout le plan initial, dont l'investissement total représentait quelque trois quarts de million de dollars. Le projet est devenu plus modeste: environ 350 000$. Au lieu d'une usine neuve, M. Boucher a dû se rabattre sur un local loué. Et les perspectives ont changé.

«On ne vise pas les profits dès la première année, mais plutôt d'intégrer le marché et couvrir les frais fixes, explique M. Boucher. Il faut partir avec l'optique que ça n'ira pas nécessairement bien.»

Ce n'est pas totalement mauvais. «Cela nous permettra de nous placer chez nos clients. Et quand l'économie va revenir, le lien de confiance sera fort.»

Danny Boucher n'en est pas à ses premières armes dans le monde entrepreneurial. Avec son frère et son père (entrepreneur en construction), il a mis sur pied il y a déjà 11 ans une entreprise active tant dans les lots à bois que dans l'immobilier. Depuis, il a participé dans le cadre de son travail à l'optimisation de quelques entreprises.

«La fibre entrepreneuriale, on l'a ou on ne l'a pas», dit-il. À voir son enthousiasme et son optimisme malgré la conjoncture économique difficile, on devine qu'il a ce qu'il faut pour réussir.

À terme, Presti-bois devrait produire une porte aux deux minutes.