Forte d'une excellente année 2008, la plus importante société aurifère québécoise, Semafo (SMF), entend en 2009 accroître sa production et être à l'affût des possibilités d'acquisitions «rentables».

«L'année 2008 a été la meilleure depuis la fondation de Semafo, il y a 12 ans», s'est félicité le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Benoit La Salle, au cours de la téléconférence tenue mardi pour commenter les résultats de l'exercice.

Semafo exploite trois mines d'or en Afrique de l'Ouest. Le retour à la rentabilité de la mine Kiniero, en Guinée, mais surtout l'entrée en service de la mine Mana, au Burkina Faso, en avril dernier, ont fait exploser les résultats de la société minière en 2008.

L'entreprise a produit 195 400 onces d'or pendant l'année, soit 87 pour cent de plus qu'en 2007. Les ventes ont totalisé 169,9 millions $ US, à un prix moyen de 858 $ US l'once. Le coût moyen d'exploitation s'est chiffré à 461 $ US l'once, en baisse de sept pour cent sur un an.

Le bénéfice net annuel a atteint 39,5 millions $ US (19 cents US par action), comparativement à une perte nette de 23,1 millions $ US (12 cents US par action) un an plus tôt.

La production continue de croître: en janvier, elle s'est élevée à 21 000 onces, un nouveau record. Comme toutes les sociétés aurifères, Semafo bénéficie amplement des cours élevés de l'or, qui s'expliquent par le rôle de valeur refuge que joue ce métal en temps de récession. Le prix moyen de vente a dépassé les 929 $ US l'once en janvier.

Semafo n'a d'ailleurs pas raté l'occasion de procéder en décembre à l'émission de 19,2 millions d'actions, ce qui lui a rapporté 23,1 millions $. Au 31 décembre, l'entreprise possédait pour 28,7 millions $ US de liquidités.

M. La Salle a réitéré mardi ses prévisions pour 2009: production totale se situant entre 220 000 et 240 000 onces d'or, soit une augmentation d'au moins 12,8 pour cent par rapport à 2008.

La rentabilité devrait continuer de s'améliorer puisqu'en juin, l'entreprise prévoit s'être complètement départie de ses contrats à terme sur l'or, une couverture dont elle s'était dotée en 2003 à des fins de financement et qui, avec la hausse des cours, est devenue «toxique», selon le mot du PDG.

Acquisitions

D'autre part, maintenant que ses trois mines sont bien en selle, Semafo voit plus grand.

«En 2009, nous allons rechercher des occasions d'acquisitions en mettant à profit le savoir-faire de notre équipe en matière de construction et d'exploitation, de même que nos connaissances géologiques de l'Afrique de l'Ouest», a indiqué Benoit La Salle.

Semafo emploie quelque 1800 personnes, en quasi-totalité des Africains.

Le continent reste dangereux par moments: les diplomates canadiens Robert Fowler et Louis Guay, ainsi que leur chauffeur nigérien Soumana Mounkaila, ont été enlevés en décembre sur une route à l'ouest de Niamey, capitale du Niger. Ils revenaient d'une visite de la mine nigérienne de Semafo. M. Mounkaila a été libéré ce week-end à Bamako, au Mali.

L'analyste Richard Gray, de la firme Blackmont Capital, recommande d'acheter l'action de Semafo en soulignant qu'elle est sous-évaluée en comparaison avec celle d'autres aurifères. Son prix cible est de 2,50 $.

Le titre a clôturé mardi à 2,24 $, en hausse de 5,7 pour cent, à la Bourse de Toronto. En cours de séance, il a atteint un sommet des 52 dernières semaines (2,25 $). Depuis le début de l'année, l'action s'est appréciée de 86,7 pour cent, de sorte que la valeur boursière de Semafo s'élève actuellement à 521 millions $.