Le pire qui pourrait arriver à la Caisse de dépôt, c'est qu'on profite de sa mauvaise performance de 2008 pour la scinder en deux ou trois entités, estime Henri-Paul Rousseau.

«Ce serait catastrophique», a-t-il dit. Selon lui, la taille de la Caisse de dépôt est un avantage certain, qui lui permet de tirer des revenus importants d'investissements hors des marchés boursiers, comme dans l'immobilier et les infrastructures.

 

Sur les marchés boursiers, il est toujours possible pour la Caisse de faire de l'impartition dans les secteurs où elle est moins performante, mais pas dans les marchés non organisés, où la taille de la Caisse et sa bonne cote de crédit sont des atouts importants.

Henri-Paul Rousseau n'est pas d'accord avec ceux qui disent que les déposants de la Caisse n'ont pas le choix, puisqu'ils sont obligés par la loi de lui confier leur argent. Ils ont le choix entre 18 portefeuilles, qui offrent un niveau de risque et un rendement différents, a-t-il expliqué.

La Caisse de dépôt, malgré sa contre-performance de 2008, est en bien meilleur état qu'on le croit, estime-t-il. Elle possède des actifs de grande qualité, qui ne se sont pas envolés. Et surtout plus de la moitié de ses pertes de l'année, soit 22,4 milliards sur 40 milliards, sont des provisions pour pertes qui pourront être récupérées en grande partie.

Si l'économie redécolle, une partie de ces provisions pourrait servir à renflouer les caisses de retraite qui ont confié leur argent à la Caisse de dépôt, croit Henri-Paul Rousseau.

Enfin, les dirigeants de la Caisse ont pris la bonne décision l'automne dernier en se retirant du marché boursier pour protéger le capital des déposants. Moody's et DBRS ont confirmé la cote AAA de la Caisse, ce qui est une preuve de sa solidité, selon M. Rousseau. «Cherchez-en des cotes AAA de nos jours», a-t-il lancé.