Luc Bertrand quitte la Bourse de Montréal avec le sentiment du devoir accompli. Et il jure que les garanties qu'il a arrachées à la Bourse de Toronto sur le rôle de la Bourse de Montréal comme spécialiste des produits dérivés au sein du Groupe TMX (T.X) continueront d'être respectées longtemps après son départ.

«Ces assurances ne sont pas structurées en fonction d'un individu mais en fonction de la pérennité de l'institution, dit M. Bertrand. Ne craignez rien, elles vont continuer de se faire respecter. Nos anciens collègues du TSX reconnaissent l'expertise de Montréal dans le domaine des produits dérivés. En novembre dernier, ils ont pris la décision d'embaucher 30 nouvelles personnes à Montréal pour développer des nouveaux produits. Une expertise comme celle de Montréal en produits dérivés, ça ne se déracine pas du jour au lendemain. Je pars avec la confiance que nos preuves sont faites.»

 

Luc Bertrand dresse un bilan fort positif de son règne à la barre de la Bourse de Montréal, dont il aura été le PDG de 2000 jusqu'en juin 2009. «Nous avons été capables de prendre une entreprise qui valait 40 millions et de la lancer en Bourse à une valeur de 1,4 milliard, dit-il. Les gens de la Bourse de Montréal ont fait un travail incroyable pour une institution qui allait relativement bien mais qui avait besoin d'un changement de cap important.»

Son meilleur coup? L'acquisition de la Boston Options Exchange (BOX) en 2007, répond-il sans hésiter. «C'était la première fois de l'histoire des États-Unis qu'un opérateur technique qui n'est pas américain opérait une Bourse américaine», dit-il. Pourrait-il réaliser un dernier coup d'éclat avant son départ à la fin juin? «Il devrait y avoir d'autres annonces intéressantes incessamment», laisse-t-il échapper. Une autre acquisition aux États-Unis? «On verra, dit-il. Je ne veux pas trop m'ouvrir»

Luc Bertrand célèbre cette année son 30e anniversaire dans le milieu de la finance. Malgré sa longue carrière, il restera pour plusieurs celui qui a orchestré la vente de la Bourse de Montréal à la Bourse de Toronto. Un héritage avec lequel il est en paix. «Je suis convaincu que ce fut la bonne décision non seulement pour les actionnaires de la Bourse de Montréal, mais aussi pour les marchés financiers canadiens en général», dit-il.

Multimillionnaire depuis l'inscription boursière de la Bourse de Montréal en mars 2007, Luc Bertrand touchait un salaire de base de 535 000$ comme PDG de la Bourse de Montréal. Il aura droit à une prime de départ de 802 500$ à la fin juin. Il détient toujours 7737 actions du Groupe TMX. Ce bloc d'actions valait 235 436$ hier à la fermeture des marchés boursiers.