Doutant que les placements comme le papier commercial adossé à des actifs ne correspondent pas au profil de la Caisse de dépôt et placement du Québec, des retraités réclament une commission d'enquête.

En effet, l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP) fait cette demande au gouvernement provincial afin de faire la lumière sur les politiques d'investissement de la Caisse.La principale association indépendante de retraités de l'État au Québec, qui représente 24 000 membres, remet en question ces politiques. Et ce à moins d'une semaine avant que les pertes de la Caisse, qui pourraient s'élever à 38 milliards de dollars ou 26% de l'actif, soient annoncées. Selon les informations publiées par La Presse il y a deux semaines, le PCAA entraînerait une charge d'un peu moins de 4 milliards à lui seul.

«Les pertes attendues à la Caisse de dépôt et placement pour l'année 2008 s'annoncent historiques. Les retraités comme l'ensemble des citoyens du Québec veulent savoir à qui incombe la responsabilité de ces pertes», dit Madelaine Michaud, présidente de l'AQRP.

Au 31 décembre 2007, les actifs gérés par la Caisse étaient de 155 milliards de dollars. La part du lion, soit de 55%, revenait aux régimes de retraite des secteurs public et parapublic.

Si le recul de 26% est confirmé lors du dévoilement des résultats jeudi, ce sera donc une très mauvaise nouvelle pour les membres de l'AQRP. Ce sera aussi le pire rendement en 45 ans d'histoire et un bilan moins reluisant que ceux des autres régimes comparables au Canada.

Au bout du compte, pour l'AQRP, il faut savoir quelle est la cause du désastre attendu.

«La crise financière mondiale a montré que les risques encourus par la Caisse de dépôt et placement étaient trop importants, ajoute Mme Michaud. Comme les comités de retraite établissent les politiques de placement et qu'ils sont principalement formés de représentants gouvernementaux et syndicaux, il existe une forte présomption à l'effet que le gouvernement et les syndicats partageraient l'essentiel de la responsabilité concernant les régimes de retraite des secteurs public et parapublic. Nous réclamons donc une commission d'enquête afin de vérifier cette présomption.»