Malgré le ralentissement économique qui était déjà annoncé depuis quelque temps, plus du tiers de la classe moyenne, au Québec, n'a pas épargné un sou l'an dernier.

Et même chez ceux qui ont épargné pour leur retraite, 72 pour cent d'entre eux avaient placé moins de 3000 $.

Ces données ressortent d'un sondage Léger marketing, réalisé pour le Fonds de solidarité FTQ auprès de 1002 Québécois adultes.

«C'est très propre aux Québécois ça. Sur l'ensemble canadien, nous sommes peut-être les plus indisciplinés au niveau de nos habitudes de consommation et, par le fait même, puisque ce sont des vases communicants, au niveau de l'épargne», a expliqué le vice-président à la recherche chez Léger marketing, Christian Bourque.

«On n'a pas ici dans nos valeurs le fait d'économiser à toutes les paies, à toutes les fois qu'on a une chance de le faire. Ça appartenait à nos parents et à nos grands-parents de le faire, mais ce sont des choses qu'on a perdues avec la Révolution tranquille», a-t-il ajouté.

Malgré la conjoncture économique plus difficile, environ un Québécois sur deux a l'intention de contribuer à un régime enregistré d'épargne-retraite en 2009.

Plus précisément, 27 pour cent a l'intention d'y mettre le même montant qu'en 2008, 14 pour cent d'en mettre davantage et 4 pour cent d'en mettre moins.

Cela veut aussi dire que 38 pour cent n'a pas l'intention ou ne pourra pas contribuer à un REER pour l'année 2009, a souligné M. Bourque.

«L'intention est toujours là. Ce qui varie, souvent, c'est la capacité, au niveau du montant qu'on est prêt à commettre dans un REER», a-t-il ajouté.

Le sondage démontre aussi qu'encore peu de gens utilisent le mode de contribution au REER par retenue sur leur salaire, soit 13 pour cent des répondants.

Le Fonds de solidarité FTQ en a profité pour rappeler son objectif de souscription de 700 millions $ cette année.

«Évidemment, c'est une année difficile pour le public. Il y a beaucoup de pertes d'emploi, on est bien conscients de cela. Mais il ne faut pas oublier que dans un contexte comme celui-là, il faut penser à notre retraite», a plaidé Mario Tremblay, vice-président aux affaires publiques et corporatives pour le fonds.

Il a reconnu qu'à cause de l'incertitude économique, les Québécois sont tout de même attentistes. «Il y a bien sûr chez les Québécois cette année une réaction d'attente. On attend de voir comment vont les marchés avant d'investir. Et c'est certainement prudent chez eux, mais on est confiants. On pense bien atteindre les 700 millions $», a dit M. Tremblay.

Le sondage a été réalisé sur le site web de Léger marketing. Il comporte une marge d'erreur de 3,1 pour cent, 19 fois sur 20.