Un nouveau pont de quelques centaines de millions de dollars pourrait devoir être construit pour remplacer le pont de l'île d'Orléans en raison de la complexité des travaux de rénovation et possiblement des coûts trop élevés de rénovation.

Le directeur régional de Transports Québec, Luc Bergeron, a affirmé, jeudi, au Soleil, que cette hypothèse dont on n'avait pas tenu compte au départ est maintenant sur la table.

Une des raisons qui pourrait amener le ministère à recommander la construction d'un nouveau pont est qu'il n'est pas sûr de pouvoir garantir l'ouverture d'une des deux voies de circulation en tout temps durant les travaux de remplacement du tablier du pont actuel.

«On s'est engagés auprès de la population de l'île de garder ouverte en tout temps une voie de circulation sur le pont durant les travaux. On va voir si on peut faire les travaux en conservant une voie ouverte. Il y aura des essais en soufflerie prochainement pour voir si c'est faisable», a-t-il indiqué.

M. Bergeron a rappelé que le pont de l'île a été construit il y a 75 ans et que même après des travaux de réfection, sa largeur demeurera limitée à six mètres. Il est question d'enlever un des deux trottoirs pour donner plus d'espace aux véhicules. Le coût de ces travaux avait été évalué entre 60 et 80 millions $. Il n'est pas dit toutefois que la facture finale pourrait être plus élevée.

<b>Décision au printemps</b>

Le directeur régional s'attend à ce qu'une décision soit prise au printemps quant à la construction ou non d'un nouveau pont. Les travaux de réfection du pont de l'île d'Orléans sont en retard d'un an.

Entre-temps, le ministère prévoit faire construire cette année la rampe d'embarquement pour traversier à Saint-Laurent. Le budget réservé pour ces travaux est de 6,9  millions $. Cette infrastructure permettra de relier l'île à Québec en cas d'urgence s'il n'était pas possible d'utiliser le pont. Il s'agit d'un des 21 principaux projets du ministère des Transports dans la région de la  Capitale-Nationale qui ont été dévoilés, jeudi, par la ministre Julie Boulet.

<b>Bouchons de circulation</b>

D'importants bouchons de circulation - en plus de ceux que l'on connaît habituellement - sont à prévoir sur l'autoroute Félix-Leclerc à la hauteur du boulevard Henri-Bourassa à l'été. Le nombre de voies de circulation y sera réduit de deux à trois dans chaque direction en raison de travaux de modification du pont d'étagement et du drainage. On veut y régler le problème d'accumulation de grandes quantités d'eau lors de fortes pluies.

Les automobilistes qui empruntent l'échangeur à l'intersection des autoroutes Charest et Robert-Bourassa ont un sursis d'un an avant de vivre le cauchemar d'une grande congestion routière. Cette année, les travaux au coût de 27,4 millions $ seront concentrés sur la construction d'une nouvelle bretelle. Le chantier de 250 millions $ prendra davantage d'ampleur l'an prochain.

Non loin de l'aéroport, la circulation sera au ralenti sur le boulevard Hamel en raison de la reconstruction du pont qui enjambe la voie ferrée du Canadien National à L'Ancienne-Lorette. Le nombre de voies de circulation sera réduit de deux à une dans les deux directions.

Les plus gros travaux en termes de coûts sont ceux qui seront faits à Stoneham pour l'élargissement à quatre voies de la route de la réserve faunique des Laurentides. Un budget de 153,6 millions $ a été alloué pour ces travaux financés en partie par le fédéral. Les expropriations ont été complétées et un premier contrat de déboisement a été accordé.

Au total, dans la région de la Capitale-Nationale, le gouvernement du Québec dépensera 369 millions $ cette année en travaux routiers et pour refaire des structures, soit 41 % de plus que l'an dernier. Environ 5000 employés travailleront sur les 138 chantiers routiers dans la région.

À l'échelle du Québec, la ministre Boulet a confirmé des investissements de 3,7 milliards $ dans le réseau routier au cours de la prochaine année qui permettront de maintenir et de créer plus de 49 000 emplois. Il s'agit d'une augmentation de 700 millions $ par rapport à l'année précédente.