Le prochain président de la Caisse de dépôt et de placement du Québec devrait être nommé rapidement et provenir de l'extérieur de l'institution, estime l'ancien premier ministre Bernard Landry.

Celui-ci a également ajouté que la Caisse doit s'éloigner de son «obsession» envers le rendement pendant qu'elle navigue à travers la crise économique mondiale.

En entrevue à La Presse canadienne, M. Landry fait valoir qu'on ne peut pas laisser une institution d'une telle importance sans direction pendant six mois, et surtout dans une période économique aussi tourmentée.

Son ancien collègue du Parti québécois, Daniel Paillé, professeur aux Hautes Etudes commerciales de Montréal, abonde dans le même sens. Il note que la conjoncture actuelle rend la situation urgente.

Il reconnaît que la Caisse compte plein d'opérateurs compétents, mais il martèle qu'il faut un leader, et vite.

M. Landry croit que la personne qui prendra les commandes devrait venir de l'extérieur. Ainsi, on ne pourrait pas lui reprocher les conséquences d'erreurs antérieures au sein de la Caisse.

Il ne veut pas suggérer de candidats au premier ministre Jean Charest, de crainte de leur nuire simplement par son appui. Il laisse le gouvernement et le conseil d'administration de la CDP faire leur travail.

Mais ce que il trouve évident, c'est qu'un «néo-libéral» ou un «ultra-libéral» ne serait pas la bonne personne. Il privilégie un oeil critique face au système capitaliste qui, de toute façon, est en reconstruction.

Bernard Landry rapelle que c'est le néo-libéralisme qui a mené à la crise actuelle. Il blâme les financiers qui ont cru que tout était possible et que l'économie de marché était une religion.

M. Landry estime que le gouvernement Charest s'est trompé en changeant l'orientation de la Caisse et en étant obsédé par le rendement à court terme. Il pense qu'il est temps pour elle de retrouver l'orientation mieux équilibrée que Jean Lesage lui avait donnée.

Le président et chef de la direction de la Caisse, Richard Guay, a annoncé sa démission lundi. L'institution a indiqué que M. Guay avait pris cette décision «pour des raisons personnelles». Le dirigeant était en congé de maladie depuis le 12 novembre.

Le c.a. de la Caisse entendait demander à Québec d'approuver la nomination de Fernand Perreault à la tête de la Caisse jusqu'au 7 juillet. M. Perreault, qui est premier vice-président du groupe immobilier de l'institution, assume l'intérim à la présidence depuis le 12 novembre.