La révolution 5G est à nos portes et Montréal doit lui ouvrir la voie. C'est le plaidoyer qu'a livré hier François Gratton, vice-président à la direction, TELUS et Solutions partenaires, et président de TELUS Québec, devant un parterre de gens d'affaires réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

La norme de télécommunication mobile 5G est un « enjeu de société plus qu'un enjeu des compagnies de télécommunications », a-t-il défendu.

Le 5G nous transporte dans une nouvelle ère technologique, et « c'est ici, à Montréal, que ça se passe », a-t-il scandé.

Montréal est en mesure de s'imposer comme un pôle international d'intelligence artificielle, laquelle est tributaire d'un réseau 5G performant pour donner sa pleine mesure. C'est pourquoi il propose « à la mairesse Plante, à son administration, au bureau de la ville intelligente, de faire une table de travail, de réunir les principaux acteurs concernés, afin de s'assurer qu'on maximise le potentiel du 5G, qu'on s'assure d'un déploiement rapide et harmonieux ».

Ottawa interpellé

Mais le spectre du spectre plane : alors que plusieurs pays de l'Union européenne ont déjà publié leurs normes et vont ouvrir les enchères pour l'acquisition de bandes sur le spectre de diffusion, le Canada traîne la patte, a déploré François Gratton.

« On doit ce printemps réfléchir là-dessus et annoncer nos politiques, sans quoi le Canada va être en retard au niveau compétitif à l'échelle mondiale. »

Il enjoint au gouvernement fédéral de traiter le 5G comme une infrastructure stratégique.

« On aimerait qu'ils ne favorisent pas certains joueurs afin de s'assurer d'un déploiement rapide, uniforme et équitable du 5G », a-t-il ajouté.

Il s'expliquera sur ce favoritisme après sa conférence : « On peut regarder les enchères [du réseau cellulaire] dans le passé pour comprendre que ça a déjà été le cas. »

5G et G7

Le 5G s'apprête à déployer toute sa puissance alors que les questions d'éthique technologique et de protection des données personnelles se posent avec une pressante acuité.

François Gratton appuie la proposition du premier ministre Philippe Couillard d'installer à Montréal un organisme international chargé d'encadrer l'intelligence artificielle.

Il souhaite toutefois que son mandat s'étende à l'utilisation des données. Avec la rencontre du G7 qui se tiendra en juin dans Charlevoix, « le gouvernement va avoir une occasion unique de proposer d'établir à Montréal une organisation internationale qui va encadrer le côté juridique et le côté éthique de l'intelligence artificielle et des données ».

Performances

Avec le 5G, « ce ne sera pas une question de courir plus vite, ce sera une question de s'envoler », a martelé François Gratton.

Les vitesses de pointe atteindront 20 Gbit/s - 200 fois plus vite que le réseau actuel. L'information se rendra de l'antenne au cellulaire en une milliseconde, soit la quasi-instantanéité.

Le réseau pourra soutenir simultanément un million d'objets connectés par kilomètre carré - 10 fois plus qu'aujourd'hui.

Applications

« Le 5G va réellement transformer nos vies », a insisté le président de TELUS Québec.

La voiture autonome, donne-t-il en exemple, ne pourra atteindre son plein potentiel qu'avec le 5G. Dans l'industrie manufacturière, les réseaux 5G permettront aux robots intelligents de communiquer instantanément à des centaines de kilomètres de distance. « Ça va complètement changer la façon de penser en termes de productivité, d'efficacité et de coûts dans nos entreprises. »