Les 5000 employés de bureau de Bell Canada, au Québec et en Ontario, ont approuvé à 73% l'entente de principe qui était intervenue à la fin de janvier entre leur syndicat Unifor, affilié à la FTQ, et la direction de l'entreprise.

L'enjeu principal de ces négociations était la sauvegarde des emplois au Canada. Et le syndicat rapporte réussi à négocier des clauses à cet effet, a confié au cours d'une entrevue avec La Presse canadienne, mercredi, Renaud Gagné, directeur québécois d'Unifor.

«Ça a été le coeur des négociations. Effectivement, il y a eu des protections (qui ont été négociées). On a même ajouté 600 emplois de plus qu'on a récupérés: soit qu'on va cesser de faire de la sous-traitance, soit que des gens qui partent à la retraite vont être remplacés - des cadres qui effectuaient certains travaux», a résumé fièrement M. Gagné.

Signe des temps, à cause du transfert d'emplois vers l'étranger, Unifor estime qu'il avait perdu la moitié de son membership chez Bell, au cours des 10 dernières années. «Avoir mis des protections pour éviter une réduction additionnelle et réduire la sous-traitance pour maintenir le membership autour de 5000» est donc un gain majeur, a estimé le dirigeant du grand syndicat affilié à la FTQ.

Pour ce qui est des augmentations de salaire, les syndiqués ont obtenu des augmentations de 1,75%, puis 1,75%, puis 2% et 2% pour les quatre années du contrat de travail.

«On a eu le même règlement que les techniciens», qu'Unifor représente également.

Dans une déclaration transmise par courriel, une porte-parole de Bell Canada a dit que l'entreprise était «heureuse que les membres de notre équipe aient ratifié un accord qui nous permettra de continuer à offrir la meilleure expérience possible à nos clients».

Violence et santé mentale

Fait intéressant: le syndicat a même réussi à négocier un congé payé en cas de violence conjugale. Il importe de souligner que bon nombre des employés de bureau sont des femmes.

Et Unifor a aussi obtenu 10 postes d'intervenantes auprès des femmes - des intervenantes qui sont membres du syndicat et qui sont formées pour accompagner des femmes confrontées à des actes de violence de nature sexuelle.

«Ce sont des gains très importants. Et c'est un mandat qu'Unifor s'est donné et qu'on commence à entrer dans plusieurs conventions collectives et on veut l'étendre un peu partout. C'est important qu'il y ait des gens qui s'occupent de ces questions de violence-là, pour que ça cesse, ou accompagner les gens qui ont été victimes», a affirmé M. Gagné.

En matière de santé mentale, des clauses ont été négociées dans la convention collective pour reconnaître l'importance d'instaurer en milieu de travail une culture qui fait la promotion d'une bonne santé mentale pour tous les employés.

Cette entente est intervenue sans journée de grève.