Rien n'est gagné pour Yellow Média (T.YLO), qui doit faire accepter le plan de restructuration de son capital demain par ses créanciers et ses actionnaires.

Hier, la société a annoncé la bonification du nombre de nouvelles actions versées aux détenteurs de débentures convertibles dans l'espoir de gagner leur adhésion. Ceux-ci ont promptement réagi, faisant savoir à La Presse Canadienne que les modifications proposées étaient insuffisantes et qu'ils allaient voter contre le projet de restructuration.

Plus tôt dans la journée, l'éditeur des annuaires Pages Jaunes a indiqué qu'il multipliait par quatre le nombre de nouvelles actions ordinaires qu'elle verserait aux détenteurs de débentures subordonnées non garanties convertibles.

Deux groupes d'opposants

Les détenteurs de débentures subordonnées forment l'un des deux groupes d'opposants au plan initial de restructuration. Le second groupe est constitué des banquiers et de la Caisse centrale Desjardins. Ce groupe est représenté par les avocats du cabinet McMillan.

Pour chaque tranche de 100$ de débentures, le créancier recevrait 50 nouvelles actions de Yellow Média plutôt que 12,5. Le nombre d'actions émises aux porteurs de débentures passerait de 125 000 à 500 000 et le nombre de bons de souscription de 71 429 à 285 714.

En fait, le ratio d'échange devient le même que celui utilisé pour établir la contrepartie des porteurs d'actions privilégiées. Comme les actionnaires ordinaires et actionnaires privilégiées ne recevraient rien de plus que ce qui est prévu dans le projet initial, les gains des détenteurs de débentures se font au détriment des actionnaires ordinaires et privilégiés.

«Yellow Média tient compte des commentaires qu'elle a reçus et trouve un meilleur équilibre entre les intérêts des parties», dit la société, dans un communiqué.

En vertu du plan modifié, les créanciers de premier rang recevraient près de 2 millions de nouvelles actions de plus. Le nombre total de nouvelles actions ordinaires à émettre passerait de 25,8 millions à 27,955 millions.

Les créanciers verraient aussi le prix d'exercice des bons de souscription ajusté à la baisse pour refléter la dilution du capital-actions. Le prix d'échange des bons de souscription baisserait pour les mêmes raisons.

En détail, le plan prévoit l'échange de 1,8 milliard de dollars de vieilles dettes contre 850 millions de nouvelles dettes, 82,5% des nouvelles actions de Yellow et 250 millions en argent. Quant aux porteurs de débentures convertibles, d'actions privilégiées et d'actions ordinaires, ils obtiendraient 17,5% des nouvelles actions et des bons de souscription représentant 10% des actions.

Dette réduite de 1,5 milliard

Au terme de sa restructuration, la dette de Yellow Média serait réduite de 1,5 milliard de dollars, en tenant compte des actions privilégiées qui seront annulées. Aucune dette n'arriverait à échéance avant 2018 et la charge d'intérêts serait réduite de 45 millions par année.

Yellow Média a retiré, le 31 août, son amendement concernant la menace de se placer sous la protection de Loi sur les arrangements avec les créanciers en cas d'échec de son plan de restructuration. La Cour supérieure a jugé que l'amendement n'était pas nécessaire. Cette même journée, Yellow Média a dévoilé sa liste de candidats au conseil d'administration sur laquelle figure Marc Tellier, qui est aux commandes de la société depuis qu'elle a quitté le giron de BCE en 2002.