Avec le froid de janvier arrive la fièvre du Super Bowl. Cette semaine, le réseau NBC, diffuseur de l'ultime match du championnat de la NFL, qui se tiendra le 5 février à Indianapolis, a annoncé que tous les espaces publicitaires disponibles lors de la diffusion du match avaient trouvé preneur. Et ce, même si le tarif moyen pour une pub de 30 secondes est de 3,5 millions de dollars.                                

L'an dernier, le réseau FOX avait conclu ses ventes en septembre, soit quatre mois avant la tenue du populaire événement. Le prix des spots allaient de 2,8 millions et 3 millions de dollars. Cette fois, NBC a crié victoire à la fin de novembre, selon Seth Winter, le vice-président principal, ventes et marketing de NBC Sports Groups interviewé par le magazine Advertising Age.

La récession de 2008 est désormais chose du passé... et chose bien enterrée pour les diffuseurs. Ces dernières années, ceux-ci ont vu les constructeurs automobiles (Audi, Kia, BMW, Mercedes-Benz, General Motors, Chrysler, Hyundai, Volkswagen) délaisser le Super Bowl pour ne revenir en force que l'an dernier. Pepsi Co. est également revenue assurer une présence à la télé.

Nouveauté en 2012, NBC vend aussi des espaces publicitaire sur son site internet, puisque le match y sera aussi diffusé en flux continu. Cette fois, les prix payés par les annonceurs tourneraient autour de 900 000 et 1 million de dollars, toujours selon Advertising Age.

Qui annoncera cette année? Pepsi et Coca-Cola, Anheuser-Busch InBev (Budweiser), Best Buy, Toyota, Volkswagen, Danone (une première), Audi et Mars notamment. Davantage d'agences de publicité ont pondu des concepts de 60 secondes.

Un annonceur aurait payé jusqu'à 4 millions pour un forfait publicitaire. Un espace de 30 secondes à la télé vaut-il encore des millions, lorsqu'on peut désormais regarder le Super Bowl presque en temps réel en coupant les pubs? «Le pari que je fais, c'est que les pubs font tellement partie de l'événement qu'on ne les manquera pas, répond Marie-Claude Ducas, spécialiste en communications, blogueuse et chroniqueuse au magazine spécialisé Infopresse. Au Canada, chaque année, les gens râlent, car ils ne pourront pas les voir à la télé.»

Depuis l'an dernier, il est effectivement impossible de voir à la télé, de ce côté-ci de la frontière, les publicités américaines spécialement conçues pour le Super Bowl. Le signal sur CTV, qui a officialisé sa position dans l'univers HD l'an dernier, ne permet pas de voir les pubs américaines. Seulement les pubs vendues directement sur CTV.

Qu'à cela ne tienne, les téléspectateurs qui mangent de la pub ont internet auquel s'abreuver. Et ce, avant, pendant et après le Super Bowl. «Avec la montée d'internet et la fragmentation des médias, on dit depuis quelques années que ça va être la fin de la télévision, souligne Marie-Claude Ducas. Mais c'est loin d'être fini! L'audience du Super Bowl augmente (111 millions de téléspectateurs en 2011). Toutes les cases publicitaires sont vendues. On se rend compte à quel point internet participe à cette réalité. Les grands événements prennent plus d'importance que jamais. Une importance quasi démesurée. Et la réalité d'internet amplifie encore plus le buzz d'une publicité. Combien de personnes ont vu le message Darth Vader de Volkswagen, créé l'an dernier, pendant le Super Bowl? Il a été vu partout dans le monde grâce à internet. Cela dit, le Super Bowl reste le point d'ancrage.»