Le géant néerlandais de l'électronique Philips a averti dimanche qu'il pourrait déplacer sa production hors de Grande-Bretagne en cas de « Brexit dur », se disant « très inquiet » pour la compétitivité de ses opérations dans le pays.

« Je suis très inquiet pour la compétitivité de nos opérations au Royaume-Uni, en particulier de nos activités de production », a déclaré le directeur général du groupe Frans van Houten, dans un courriel adressé à l'AFP.

« Nous estimons que le coût des produits (Philips) exportés va augmenter de manière notable dans tout scénario excluant un maintien de l'union douanière » avec l'UE, a-t-il ajouté.

Le groupe d'Amsterdam emploie environ 1500 personnes en Grande-Bretagne, notamment dans son usine de produits pour bébés destinés à l'exportation, située à Glemsford, dans le Suffolk (est de l'Angleterre).

Tout changement dans les actuels accords de libre-échange, dans l'Union douanière européenne et dans les actuelles certifications européennes de produits « est une menace sérieuse pour la compétitivité de cette usine », a prévenu M. Van Houten.

L'entreprise se prépare à plusieurs types de scénarios, dont celui d'un « Brexit dur » qui pourrait conduire « au départ de notre production destinée à l'export », a indiqué à l'AFP Steve Klink, porte-parole de Philips.

M. Van Houten a toutefois insisté sur l'engagement continu de l'entreprise envers ses clients actuels et futurs dans le pays, notamment les hôpitaux.

Philips est le dernier en date à mettre en garde Londres contre les conséquences d'une rupture trop brutale entre le Royaume-Uni et l'UE, après Jaguar Land Rover, BMW ou encore Airbus.

La première ministre britannique Theresa May a présenté vendredi sa vision de la future relation qu'elle souhaite avec l'Union européenne, assurant que ses ministres, très divisés sur le Brexit, étaient parvenus à une « position commune ».

Elle propose notamment « une zone de libre échange entre le Royaume-Uni et l'UE avec un ensemble de règles communes pour les biens industriels et les produits agricoles », le secteur des services faisant en revanche l'objet « d'arrangements différents », ainsi qu'un nouveau modèle douanier.

Mais Mme May doit encore convaincre l'UE, qui a martelé dans les négociations que la libre circulation des biens n'était pas dissociable de celles des services ou des personnes, auxquelles Londres veut mettre fin.