Washington, Ottawa et Mexico se rapprochent d'un compromis sur la renégociation de leur traité de libre-échange ALENA, a estimé jeudi la ministre canadienne des Affaires étrangères, sans toutefois avancer une échéance.

«Nous avons fait beaucoup de progrès depuis lundi. Les responsables (des trois parties) sont très engagés. Nous sommes définitivement plus près de l'objectif final», a déclaré Chrystia Freeland, à des journalistes.

Interrogée sur l'expiration prochaine de la procédure américaine dite du «fast track», donnant au gouvernement américain des pouvoirs étendus en matière de négociation commerciale, elle a évoqué des discussions «sur la manière dont ce dispositif législatif pouvait entrer en jeu», sans plus de précision.

Cette procédure permet au président américain de faire voter les accords commerciaux par le Congrès sans que celui-ci ait la possibilité de les amender. Pour l'heure, les élus n'ont pas signifié leur intention de la prolonger alors que Donald Trump a demandé à ce qu'elle soit prolongée de trois ans. Faute de progrès sur cette question, les négociations pourraient être suspendues pendant de longs mois.

Sur l'échéance à laquelle un ALENA renégocié pourrait être signé, Chrystia Freeland a souligné: «cela prendra le temps qu'il faudra». «Je veux dire aux gens que nous progressons. Je demeure optimiste. Nous travaillons très dur pour signer un accord», a-t-elle poursuivi, faisant état d'«un soutien très fort» en faveur de l'ALENA de la part des élus américains.

«Notre axe prioritaire pour le moment est vraiment les règles d'origine», qui «sont le coeur de l'ALENA» et qui «constituent une problématique complexe», a ajouté la ministre canadienne qui se trouve dans la capitale fédérale américaine depuis lundi.

Selon ces règles en vigueur au sein de l'ALENA, les objets fabriqués majoritairement en Amérique du Nord peuvent être échangés au sein de la région sans droits de douane, même s'ils contiennent des pièces détachées venant d'ailleurs.

Mais Washington déplore la baisse continue de la part des pièces et composants d'origine américaine dans les produits manufacturés depuis l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange nord-américain en 1994.

Chrystia Freeland a souligné qu'il était fondamental d'avoir un accord détaillé sur ce point particulier. «Les règles d'origine et d'une manière plus générale le secteur automobile sont une partie énorme de l'espace économique que couvre l'ALENA», a-t-elle également commenté.