Le président des États-Unis Donald Trump a interdit lundi aux entreprises et citoyens américains tout échange impliquant la nouvelle monnaie électronique lancée par le Venezuela.

Donald Trump a publié un décret interdisant «toutes les transactions associant» la devise lancée par le Venezuela en raison de ses problèmes de liquidités.

Pour le président américain, Petro, la cryptomonnaie vénézuélienne, représente une «tentative de contourner les sanctions américaines», des sanctions financières imposées par les États-Unis contre la politique du président socialiste Nicolas Maduro.

Le gouvernement vénézuélien a lancé le 20 février une prévente privée de 38,4 millions de petros, sur une émission totale de 100 millions de petros, qui devait durer jusqu'au 19 mars.

La grave crise économique et sociale que vit le Venezuela est en grande partie due à la chute des cours du pétrole, dont il tire 96% de ses revenus.

Cette nouvelle sanction, qui interdit à tout ressortissant américain ou individu utilisant le système financier américain de traiter des opérations dans la monnaie électronique vénézuélienne, devait «avoir un impact minimal sur la population du Venezuela», a précisé un responsable de l'administration.

Dans un communiqué lundi, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin, qui participe au G-20 Finances en Argentine, a affirmé que «le président Maduro décimait l'économie vénézuélienne et avait provoqué une crise humanitaire».

«Au lieu de corriger sa trajectoire pour éviter une catastrophe supplémentaire, le régime Maduro essaye de contourner les sanctions avec la monnaie numérique Petro», a ajouté M. Mnuchin.

Le Trésor américain a par ailleurs pris des sanctions financières - pas liées à la monnaie électronique Petro - contre quatre responsables ou ex-responsables gouvernementaux vénézuéliens, qui sont accusés par Washington soit de corruption soit de mauvaise gestion économique.

Ces sanctions individuelles gèlent les avoirs éventuels de ces personnes aux États-Unis et interdit à toute personne ou service américain de traiter commercialement avec ces individus.

Le directeur adjoint de la Banque nationale du logement et de l'Habitat (BANAVIH) Americo Alex Mata Garcia est ainsi sur la liste noire des sanctions américaines, pour des allégations de corruption.

Sont aussi sur la liste de hauts responsables d'agences administratives accusés par Washington d'avoir imposé des contrôles des prix «qui ont ralenti la production» ou d'avoir empêché l'importation de médicaments étrangers, «plongeant davantage les services de santé dans la crise».