Le président américain Donald Trump a estimé que l'Union européenne traitait les États-Unis de manière «très injuste» dans leurs relations commerciales et l'a menacée à demi-mot de représailles, dans une entrevue télévisée qui devait être diffusée dimanche soir.

Le président américain a souligné la difficulté pour son pays d'écouler ses produits dans l'UE alors que cette dernière exporte les siens «sans taxes» ou avec «très peu de taxes» vers les États-Unis.

«C'est une situation très injuste», selon une transcription partielle d'une entrevue qui devait être diffusée à partir de 17h00 par chaîne de télévision britannique ITV.

«J'ai eu beaucoup de problèmes avec l'Union européenne et cela peut se transformer en quelque chose de très gros (...) du point de vue commercial», prévient-il dans cet entretien réalisé jeudi en marge du Forum économique mondial de Davos.

Élu sur un programme aux accents protectionnistes, se targuant de vouloir protéger les travailleurs et entreprises américains, Donald Trump a régulièrement accusé des pays étrangers de pratiques commerciales déloyales, dont la Chine, principal partenaire commercial des États-Unis.

L'administration américaine a ainsi instauré la semaine dernière des «droits de sauvegarde» sur des panneaux solaires importés de Chine, mais aussi sur les grandes machines à laver fabriquées en Chine, en Corée du Sud, au Mexique, en Thaïlande et au Vietnam.

En Europe, le président américain a croisé le fer avec l'Allemagne, dont il juge l'excédent commercial avec les États-Unis excessif. Il a notamment menacé d'instaurer des taxes douanières en représailles pour réduire le déséquilibre.

Interrogé sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, Donald Trump a dit qu'il se serait montré «plus ferme» que la première ministre britannique Theresa May dans les négociations avec Bruxelles.

«Non, je ne le négocierais pas comme c'est négocié», a répondu M. Trump à la question de savoir si Mme May était «bien positionnée» dans les négociations sur le Brexit.

«J'aurais dit que l'Union européenne n'est pas aussi bien que ce qu'elle est censée être», a-t-il ajouté. «J'aurais adopté une position plus ferme sur le retrait» de l'UE.

En janvier 2017, le milliardaire républicain avait estimé que le Royaume-Uni avait eu «bien raison» de quitter une UE selon lui dominée par l'Allemagne, prédisant que le Brexit serait un «succès» et que le bloc européen continuerait à se fragmenter.