À deux jours du début de négociations visant à moderniser l'Accord de libre-échange nord-américain, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui est responsable du dossier, prévient que les pourparlers avec les négociateurs des États-Unis et du Mexique ne seront guère une partie de plaisir.

Mais elle demeure convaincue que s'il y aura « quelques moments dramatiques » durant les négociations, « il est fortement dans l'intérêt » des trois pays de conclure un accord qui sera bénéfique à l'ensemble des partenaires.

Dans un discours prononcé lundi matin à l'Université d'Ottawa, Mme Freeland a levé le voile sur les objectifs du Canada durant ces négociations qui commenceront mercredi à Washington.

D'abord, le Canada veut rendre l'ALENA « plus progressiste », en y incorporant des mécanismes de protection de l'environnement, un chapitre portant sur les droits en matière d'égalité entre les sexes, et un chapitre sur les droits des peuples autochtones. Le Canada se dit aussi ouvert à modifier l'article 19 de l'accord pourtant sur le mécanisme des règlements des différents pour y inclure une clause stipulant que les gouvernements possèdent « un droit inattaquable d'édicter des règlements dans l'intérêt public ».

Aussi, le gouvernement Trudeau tentera de convaincre les autres signataires de l'ALENA d'ouvrir les marchés publics locaux aux entreprises étrangères, comme le prévoit d'ailleurs le nouvel accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne.

À l'instar de l'administration Trump, le gouvernement Trudeau souhaite réduire les lourdeurs administratives afin de faciliter la vie aux gens d'affaires et obtenir une plus grande harmonisation des règlements qui s'appliquent aux diverses industries.

« Nous voulons moderniser l'ALENA », a dit la ministre Freeland dans son discours lundi matin. « Cependant, je suis certaine que les Canadiens sont d'accord que le processus pour y arriver pourrait bien comprendre certains moments de vives émotions », a ajouté la chef de la diplomatie canadienne.

Mme Freeland, qui sera à Washington mercredi pour le début des négociations, doit témoigner devant un comité de la Chambre des communes lundi.