Les importations chinoises en provenance de Corée du Nord ont gonflé de presque 20% au premier trimestre, en dépit des sanctions internationales et de la suspension des achats de charbon, témoignant de la pression toute relative qu'exerce Pékin sur son turbulent voisin.

Le montant total des importations de la Chine, principal soutien économique de Pyongyang, a atteint 3,44 milliards de yuans (environ 500 millions de dollars US) sur les trois premiers mois de l'année, a indiqué jeudi l'administration chinoise des Douanes.

Il s'agit d'une hausse de 18,4% sur un an, a souligné Huang Songping, porte-parole de l'institution, sans détailler les chiffres pour mars.

Pourtant, «nous n'avons pas importé de charbon nord-coréen après le 18 février», a insisté M. Huang. Pékin avait officialisé ce jour-là l'interruption de ses importations de charbon, durcissant sa position après un nouveau test de missile du régime nord-coréen.

«Après l'annonce que la Chine suspendait ses importations, c'était aux entreprises de résoudre le problème des cargaisons de charbon déjà en route», a souligné M. Huang. Des informations de presse ont fait état de cargos amenés à faire demi-tour.

Les importations chinoises totales de Corée du Nord s'élevaient à 206,9 millions de dollars en janvier et à 176,7 millions de dollars en février (dont 97,6 millions pour le charbon, avant suspension), selon des chiffres des douanes publiés précédemment.

Ce qui laisse supposer que les importations du géant asiatique ont reculé en mars à environ 116 millions de dollars, soit un recul notable de 34% sur un mois. Mais si les achats de charbon ont totalement cessé, cela signifie que les importations des autres biens sont en revanche passées d'environ 79 millions de dollars en février à 116 millions en mars...

«Cela ne fait pas débat que (la Chine et la Corée du Nord) maintiendront des relations commerciales normales, tout en s'assurant que nous respectons les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU», a observé jeudi Lu Kang, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

L'interruption totale des achats chinois de charbon est censé faire disparaître une source cruciale de devises pour la dynastie des Kim: en 2016, la Chine en avait importé pour 1,19 milliard de dollars.

Cela n'a pas empêché un haut responsable nord-coréen, l'économiste Ri Sun-Chol, d'assurer fin février à l'AFP que la décision chinoise n'aurait «aucun impact substantiel sur l'économie» du pays.

De leur côté, les États-Unis trouvent les mesures adoptées par Pékin insuffisantes, estimant que la Chine a les moyens de convaincre son voisin d'abandonner son programme nucléaire.