Les ministres des Finances des pays membres du G20 ont prôné pour faire front au protectionnisme commercial, samedi en Allemagne, alors que l'approche d'«America First» («Les États-Unis d'abord») du président américain Donald Trump jette de l'ombre sur des partenariats tels que l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, a semblé préconiser un discours nuancé, alors que ses homologues concluaient à une déclaration commune, samedi, insistant sur l'importance de leurs pays de continuer le travail pour «renforcer la contribution commerciale» touchant leurs économies.

L'an dernier à pareille rencontre, un appel à résister à «toute forme» de protectionnisme avait été lancé.

La déclaration commune des ministres est importante, dans l'optique où elle contribue à donner le ton aux politiques économiques à échelle mondiale.

Le ministre Morneau s'est dit favorable à un tel plaidoyer, se gardant toutefois d'insister sur les formulations employées.

De son côté, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a cherché à minimiser les divisions entre les différentes puissances, ajoutant que le discours s'opposant au protectionnisme n'est «pas vraiment pertinent».

«Nous croyons au libre-échange», a-t-il assuré, précisant du même souffle qu'un «commerce équilibré doit (correspondre à) ce qui est bon pour nous (les États-Unis) et bon pour les autres personnes, une situation gagnante-gagnante».

Donald Trump, qui a fait campagne sur la base d'une plateforme teintée du leitmotiv de l'«America First», a déjà retiré les États-Unis de tout éventuel accord transpacifique qui aurait lié son pays à des puissances asiatiques comme le Japon, notamment.

L'ALENA fait pour sa part l'objet d'un processus de renégociation entre ses signataires, nommément le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le ministre des Finances de l'Allemagne, Wolfgang Schaeuble, a laissé entendre que les deux jours de discussions informelles du G20 se sont déroulés de façon houleuse par moments.

«Peut-être que l'un ou plusieurs des pays membres ont besoin d'avoir une idée de comment la coopération internationale fonctionne», a-t-il lancé aux journalistes sans toutefois nommer précisément le ou les pays auxquels il faisait allusion.

Le ministre Schaeuble a néanmoins ajouté qu'il serait faux de dire qu'aucun terrain d'entente n'a été trouvé.

«Il est complètement clair que nous ne sommes pas pour le protectionnisme, a-t-il dit. Mais ce n'était pas clair ce que les uns et les autres signifiaient par cela.»

La Chine a quant à elle semblé vouloir chercher à renforcer la prise de position favorable au libre-échange et à la coopération.

La rencontre des ministres des Finances ouvrait la voie à un sommet des leaders nationaux prévu en juillet à Hambourg, également en Allemagne.