L'économie mondiale doit éviter les «restrictions» commerciales et migratoires qui risqueraient de freiner la dynamique actuelle et de détériorer les conditions de vie sur le globe, assure mardi la patronne du FMI Christine Lagarde.

«Nous devons collectivement éviter de nous infliger nous-mêmes des blessures. Cela nécessite de se tenir à l'écart de mesures qui affecteraient gravement le commerce, les migrations, les flux de capitaux et le partage de technologies», assure la dirigeante en amont de la réunion du G20-Finances vendredi et samedi à Baden-Baden (Allemagne).

L'administration Trump menace plusieurs de ses partenaires, dont la Chine et le Mexique, de mesures protectionnistes censées ramener des emplois sur le sol américain, au risque toutefois de déclencher des mesures de représailles et une guerre commerciale.

Dans un rapport publié mardi, le Fonds monétaire international cherche à récuser l'idée que le protectionnisme profiterait aux laissés-pour-compte par la mondialisation.

«Les restrictions apporteraient (...) peu de choses à ceux qui sont frappés par le développement du commerce et de la technologie», affirme l'institution, traditionnelle avocate du libre-échange et de l'ouverture des frontières économiques.

Selon le FMI, ces mesures augmenteraient le coût de la vie, «frappant de plein fouet» les plus bas revenus.

En prévision du G20-Finances, un haut responsable du Trésor américain avait affirmé lundi que l'administration Trump était pour un commerce «libre» mais équitable».

Sans surprise, le Fonds défend également le multilatéralisme que l'administration Trump a plusieurs fois critiqué en s'en prenant notamment à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

«Les récentes critiques politiques provenant des économies avancées et visant les règles issues du système multilatéral du commerce font peser une menace sur une source cruciale de la croissance de la productivité», assure le rapport.