La puissante agence de planification de la Chine a indiqué mardi qu'elle s'attendait à une croissance économique chinoise de 6,7% pour l'an dernier - en plein dans la fourchette visée par Pékin et dix jours avant l'annonce du chiffre gouvernemental.

Le Produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale avait progressé de 6,7% au premier, au deuxième et au troisième trimestres, selon les chiffres annoncés précédemment par les autorités.

Ce sera également le chiffre de la croissance chinoise pour l'ensemble de l'année, estime la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), selon les pronostics très informés livrés mardi à la presse par son directeur Xu Shaoshi. La croissance avait été de 6,9% en 2015.

«En 2016, le PIB total de notre pays aura dépassé les 70 000 milliards de yuans (plus de 10 000 milliards de dollars US)», a précisé Xu.

Le chiffre dévoilé se situe en plein milieu de «la fourchette de 6,5% à 7%» que visait le régime communiste -- même si les statistiques officielles suscitent une grande circonspection chez certains experts qui les jugent surévaluées.

Le plan quinquennal mise sur une croissance moyenne d'au moins 6,5% par an sur la période 2016-2020, et l'Académie chinoise des sciences sociales, un institut proche du pouvoir, avait également annoncé mi-décembre une croissance de 6,7% pour 2016.

Tout en estimant que l'économie du géant asiatique devrait continuer à ralentir, tombant à 6,5% en 2017.

En dépit de l'essoufflement de l'économie chinoise, celle-ci a contribué à hauteur de 30% à la croissance mondiale l'an dernier, selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) cité par M. Xu.

Par ailleurs, selon les estimations de la NDRC, la consommation aurait représenté 71% de la croissance du pays en 2016, en progression de 13 points sur un an.

Pékin vante ses efforts pour rééquilibrer le modèle économique chinois en dopant la consommation intérieure, au détriment d'industries lourdes endettées et minées par de colossales surcapacités.

Justement: la NDRC a confirmé mardi que la Chine avait réussi l'an passé à réduire de 45 millions de tonnes les capacités de production excédentaires des aciéristes et de 250 millions de tonnes celles du secteur du charbon. Les surcapacités des sidérurgistes sont cependant estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes.

L'économie chinoise pourrait, enfin, subir le contrecoup d'éventuelles mesures protectionnistes du futur président américain Donald Trump, qui a promis d'ériger des barrières douanières, note la NDRC.

«Bien entendu, au fil du développement très rapide des relations économiques sino-américaines, apparaissent des divergences et des frictions sur certains sujets. C'est normal (...) et il nous faut les résoudre par le dialogue et la concertation pour le bien de nos peuples», a commenté Xu Shaoshi.