L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi de stable à négative la perspective de la note de la dette de l'Italie en raison de l'issue «très serrée» du référendum constitutionnel, dont le rejet constituerait «un choc politique».

En abaissant la perspective, Fitch implique que la note de la datte italienne, qui reste pour l'instant à «BBB»», pourrait être dégradée dans les prochains mois.

«L'incertitude politique et les risques à la baisse se sont accrus», affirme l'agence de notation. Elle estime qu'un échec du référendum sur une réforme constitutionnelle visant davantage de stabilité gouvernementale en Italie représenterait «un choc politique».

Lors de la dernière évaluation de Fitch en avril, le oui semblait l'emporter dans les sondages. Ils  suggèrent désormais que l'issue du référendum du 4 décembre est «très serrée», ajoute Fitch.

«La victoire du «non» représenterait un choc politique», ajoute Fitch. «Les réformes constitutionnelles devraient aider à créer un environnement plus favorable pour les réformes économiques», poursuit le rapport.

«Je peux vous dire ce qui se passera si le «oui» l'emporte comme je le pense. Cela va donner un coup d'accélérateur supplémentaire aux réformes», a déclaré dans la matinée, avant que Fitch ne rende publique sa notation, Pier Carlo Padoan, ministre italien de l'Économie et des Finances, qui s'exprimait à Francfort dans le cadre d'une conférence organisée par la Goethe Universität.

«Les marchés financiers ont cette idée que le référendum est la fin du monde. Ce n'est pas le cas. Si le «non» gagne, le pays va poursuivre ses réformes, même avec ses vieilles institutions», a-t-il ajouté.

Fitch juge également que les révisions en hausse des prévisions de déficit budgétaire «réduisent la crédibilité des mesures de consolidation budgétaire».

Le déficit budgétaire pour 2017 a été revu à la hausse, à 2,3% du PIB, par le gouvernement italien en raison des dépenses extraordinaires liées à la crise des migrants et aux tremblement de terre meurtrier d'août dernier.

Fitch prévoit également une croissance de la dette du pays, à 132,8% du PIB, supérieure à la précédente estimation, 131,8%, faite en avril dernier, lors de la précédente notation de la dette italienne.

L'agence prévoit désormais un pic de la dette en 2017, à 133,3% et une baisse plus lente de cette dette avec 128% en 2020.

«Une dette aussi élevée (...) laisse l'Italie exposée à de potentiels graves risques et limite ses possibilités de mener une politique fiscale anticyclique», poursuit Fitch.

L'agence relève par ailleurs que la croissance du PIB, après cinq trimestres où elle a été timide, s'est arrêté au second trimestre de l'année en cours, même si elle devrait repartir au 3e trimestre.

Fitch rappelle également le problèmes des créances douteuses qui pèsent sur les banques italiennes: 331 milliards à fin juin.