La Banque centrale européenne (BCE) est prête à réagir aux répercussions, pour l'heure difficiles à prévoir, du référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne, a assuré mardi son président Mario Draghi.

La BCE est «prête» à faire face à «tous les imprévus» qui suivront le référendum britannique, a affirmé le président de l'institution monétaire dans une intervention devant la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, à Bruxelles.

Il est «très difficile de prévoir les différents aspects de l'impact que le vote britannique pourrait avoir sur les marchés et les économies de la zone euro», a considéré M. Draghi, au cours de ce débat retransmis sur internet.

Le chef la banque centrale a également jugé qu'il était difficile de faire des conjectures quant au résultat du référendum de jeudi, les derniers sondages plaçant au coude à coude les deux camps.

Mais «nous essayons d'être prêts à faire face à tous les imprévus possibles. Il est très difficile d'être plus précis que ça. Nous avons fait maintenant toute la préparation nécessaire», a poursuivi Mario Draghi, précisant par la suite que ces services surveillaient «tous les développements économiques, financiers, légaux et politiques intéressants».

L'éventualité d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne et ses conséquences économiques ont rendu les marchés boursiers européens très fébriles ces derniers jours.

Quelle que soit l'issue du référendum, la BCE cherchera «à être capable de stabiliser les marchés et de fournir des liquidités», a déclaré Mario Draghi.

Le milliardaire George Soros, qui s'était enrichi en spéculant contre la livre en 1992, a prédit un plongeon de la monnaie britannique si le camp anti-européen l'emportait.

En vertu d'accords passés entre elles en 2013, les principales banques centrales mondiales ont la possibilité de tenter de contrer de grosses turbulences sur les marchés en injectant des liquidités.

«Nous nous assurons que (ces accords existants) sont utilisables, actifs et adéquats», a expliqué aux parlementaires européens le président de la BCE en contact avec ses homologues des autres banques centrales.

Alors que le secteur bancaire est l'un de ceux qui paieraient le plus cher les conséquences d'un Brexit, le patron de Deutsche Bank, John Cryan, vient d'assurer, à Berlin, qu'il avait «grande confiance» dans les banques centrales pour agir à un retour à la stabilité des marchés.