L'activité manufacturière en Chine s'est encore contractée en avril, et de façon plus prononcée que le mois précédent, selon l'indice de référence Caixin publié mardi, alors qu'un indicateur gouvernemental avait au contraire fait état dimanche d'une nouvelle progression.

L'indice des directeurs d'achat (PMI) calculé par un cabinet de recherche lié au groupe de média Caixin s'est établi pour le mois dernier à 49,4 contre 49,7 en mars et 48,6 en février.

Or, si un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière, un indice inférieur à ce seuil signale une contraction.

Ce baromètre, fondé entre autres sur les carnets de commandes des entreprises, montre que «l'environnement opérationnel dans le secteur manufacturier a continué de se détériorer en avril, même si c'est à la marge», ont commenté les experts de Caixin Insight Group, dans un communiqué.

Les nouvelles commandes ont encore stagné, plombées par le déclin persistant de la demande à l'exportation, et les entreprises --face au fléchissement du marché et à des perspectives moroses-- ont de nouveau sabré dans leurs effectifs, ont-ils souligné.

À l'inverse, le Bureau national des statistiques (BNS) avait publié dimanche un PMI de 50,1 pour avril, après avoir dévoilé un rebond inattendu à 50,2 en mars --ce qui signalait alors la première progression de l'activité manufacturière chinoise en neuf mois.

Depuis juillet 2015, le secteur manufacturier n'avait en effet cessé de s'enfoncer, enregistrant même en février sa plus forte contraction depuis plus de quatre ans. Le BNS s'était donc récemment réjoui de la stabilisation apparente de l'activité.

Mais les experts de Caixin, pour leur part, se montrent bien plus circonspects quant à cet éventuel retournement de tendance.

«Toutes les catégories de l'indice PMI montrent que les conditions (pour le secteur manufacturier) se sont aggravées en avril (...) les fluctuations du PMI indiquent que l'économie manque de fondements solides» pour se reprendre durablement, a insisté He Fan, économiste en chef de Caixin Insight Group.

Alors que Pékin muscle depuis plusieurs mois ses efforts de relance et injections de liquidités dans l'économie, plusieurs indicateurs avaient témoigné d'une embellie en mars --avec notamment un vif rebond des exportations, une accélération de la production industrielle et un sursaut des prix immobiliers.

Mais de l'avis de nombreux analystes, cette amélioration --alimentée par la dépense publique et par une alarmante embardée du crédit-- reste précaire et pourrait même retarder les réformes structurelles promises par les autorités.