La rémunération des dirigeants d'entreprise au Royaume-Uni n'est pas adaptée et récompense parfois l'échec, a dénoncé jeudi un rapport écrit par d'influentes figures du monde des affaires.

«Il existe une disparité croissante entre les salaires moyens et ceux des dirigeants d'entreprises», ont observé les membres du groupe de travail sur les rémunérations au sein de l'Investment Association, qui représente le puissant secteur des fonds d'investissement de la City de Londres.

Le président des supermarchés Sainsbury's, David Tyler, ou encore le directeur général du groupe de services financiers Legal & General, Nigel Wilson, font partie des membres de ce groupe de travail.

«Ce décalage a eu pour conséquence des critiques généralisées et une perte de confiance de la part du grand public», poursuivent les auteurs du rapport, qui notent que «l'échec a parfois été récompensé».

Cette situation est «dommageable pour les entreprises cotées», jugent-ils, en prônant une rémunération qui reflète mieux la performance de l'entreprise et l'évolution de sa cotation en Bourse.

Pour cela, le groupe de travail demande également que les comités responsables des rémunérations au sein des conseils d'administration jouent un rôle plus actif.

Ces conclusions interviennent au moment où se joue cette année un nouvel épisode du «printemps des actionnaires» à l'occasion de la saison des assemblées générales annuelles.

Les actionnaires de BP viennent ainsi de repousser symboliquement la forte hausse de la rémunération du directeur général Bob Dudley, un véritable camouflet pour la direction du géant pétrolier chahuté par la baisse des cours du baril.

D'autres AG à risque se profilent à l'horizon pour les dirigeants d'entreprises sur ce sujet, avec celles d'AstraZeneca, Barclays, HSBC ou encore WPP prévues ces prochaines semaines.