Les changements de dirigeants au sein des 2500 plus grands groupes cotés dans le monde ont atteint un niveau record en 2015, 17 % des entreprises ayant nommé un nouveau patron, selon une étude du cabinet PwC publiée lundi.

Le taux de renouvellement des PDG de grands groupes n'avait jamais été aussi élevé depuis 16 ans, date de la première étude de PwC sur le sujet, indique le cabinet d'audit américain dans un communiqué.

« La principale raison est la reprise de l'activité de fusion-acquisition », car dans ces situations « il y a un patron de trop », a expliqué à l'AFP Pierre Péladeau, associé chez Strategy&, filiale de PwC.

La part des femmes parmi les dirigeants embauchés l'an dernier recule cependant de 5 % à moins de 3 %, avec seulement 10 nominations sur un total de 359. La baisse est « assez significative » en Amérique du Nord, avec une seule femme sur 87 nouveaux PDG, a-t-il indiqué.

L'étude montre par ailleurs une légère hausse des recrutements de grands patrons à l'extérieur des groupes plutôt qu'en interne, dans 24 % des cas sur la période 2012-2015 contre 21 % auparavant.

« Il y a une tendance à aller chercher un peu plus des ''outsiders'' que des ''insiders'' », plus marquée en Europe (30 %) qu'en Amérique du Nord (18 %), a souligné M. Péladeau. Le phénomène est encore plus prononcé au Brésil en Inde et en Russie (38 %) et à l'inverse très rare au Japon (4 %).

Les secteurs des télécoms, des services publics, de la santé et de l'énergie sont ceux qui vont le plus chercher ailleurs les profils dont ils ont besoin, notamment « des compétences en réduction de coûts », a-t-il précisé.

La France se distingue par son réseau de dirigeants « presque exclusivement français » et « passés à travers les mêmes grandes écoles », a-t-il observé, ajoutant que seuls 9 % des grands patrons hexagonaux sont titulaires d'un MBA (maîtrise en administration des affaires), contre 30 % au niveau mondial.