La Banque d'Angleterre (BoE) a comme attendu décidé jeudi à l'unanimité de maintenir inchangé son taux directeur à 0,50%, justifiant notamment sa prudence par les incertitudes liées au référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne (UE).

Lors de la réunion de son Comité de politique monétaire (CPM) achevée le 13 avril, la banque centrale britannique a également maintenu à 375 milliards de livres (environ 469 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

Malgré une croissance «constante» depuis sa dernière réunion, le CPM s'est montré prudent en avril, mettant en avant des signes que «l'incertitude liée au référendum sur l'UE a commencé à peser sur certaines zones d'activité car certaines décisions, dont des dépenses d'investissement et des transactions d'immobilier commercial, sont reportées dans l'attente du résultat du vote».

«Cela pourrait conduire à un ramollissement de la croissance au premier semestre 2016», a prévenu la banque centrale.

Le Royaume-Uni doit se prononcer le 23 juin sur son appartenance à l'Union européenne.

«Les minutes de la réunion font fortement référence au référendum britannique, il est cité 17 fois, contre cinq la dernière fois», a relevé James Knightley, économiste chez ING.

La banque centrale a également prévenu que l'impact du référendum «devrait rendre plus difficiles à interpréter les indicateurs macroéconomiques et financiers au cours des prochains mois, et (que) le Comité devrait réagir plus prudemment qu'à l'accoutumée aux nouvelles données sur la période.

«Le CPM a également relevé qu'un vote en faveur d'une sortie (de l'UE, aussi appelée «Brexit») se traduirait par une période prolongée d'incertitudes et heurterait la demande à court terme alors il semble que les taux d'intérêt ne vont pas monter pendant un bon moment», a estimé Scott Bowman, économiste chez Capital Economics.

Une opinion partagée par nombre d'observateurs dont Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, qui estime même que la Banque d'Angleterre ne relèvera pas ses taux avant mai 2017.

Le mois dernier, le gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney avait déjà déclaré que l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne renforçait le «dynamisme de l'économie» britannique et qu'une éventuelle sortie représenterait le «plus gros risque intérieur pour la stabilité financière» du pays.