La croissance du commerce mondial devrait rester «faible» en 2016, s'établissant à 2,8% et non 3,9% comme escompté précédemment, a annoncé jeudi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui s'attend à une année tout aussi «volatile» que l'an dernier.

La croissance du commerce mondial devrait se reprendre en 2017, atteignant cette année-là un taux de 3,6%, a ajouté l'organisation à l'occasion de la publication de son rapport 2015. Mais ce chiffre reste inférieur à la moyenne de 5% enregistrée depuis 1990.

«Les différents indicateurs de l'activité économique et commerciale dans les premiers mois de 2016 sont mitigés, certains indiquant un raffermissement de la croissance du commerce et de la production tandis que d'autres suggèrent plutôt un ralentissement», expliquent les économistes de l'OMC.

«La croissance du commerce pourrait donc rester volatile en 2016», estiment-ils.

Du côté positif, l'OMC pointe la croissance du trafic de conteneurs dans les principaux ports et celle des ventes d'automobiles dans les pays développés. Elle souligne en revanche que les prévisions de l'Organisation de coopération et de développement économiques laissent entrevoir un fléchissement de la croissance dans les pays de l'OCDE et une volatilité persistante sur les marchés financiers.

Au final, l'OMC s'attend à un léger ralentissement de la croissance économique dans les économies développées en 2016 et à une accélération modeste dans les pays en développement. Le volume du commerce mondial des marchandises devrait donc augmenter de 2,8%.

L'estimation précédente de croissance du commerce mondial pour 2016, de 3,9, formulée en septembre 2015, était une révision à la baisse du chiffre de 4% avancé il y a un an.

«Le commerce enregistre toujours une croissance positive, mais à un rythme décevant», a dit le directeur général de l'OMC, Roberto Azevedo.

«Pour la cinquième année consécutive, la croissance du commerce sera inférieure à 3%», a-t-il ajouté.

En 2015, elle avait atteint 2,8%, selon l'OMC. Un fort ralentissement du commerce avait touché toutes les régions au deuxième trimestre, mais il s'était largement inversé vers la fin de l'année.

Des incertitudes

Il existe des risques que les prévisions pour 2016 soient encore abaissées, «notamment si le ralentissement de l'économie chinoise est plus marqué que prévu, si la volatilité des marchés financiers s'aggrave et si les pays très endettés sont exposés à de fortes fluctuations des taux de change», selon l'OMC.

«Il y a cependant un potentiel de hausse si le soutien monétaire accordé par la Banque centrale européenne parvient à générer une croissance plus rapide dans la zone euro».

En 2016, les exportations des pays développés et celles des pays en développement devraient croître à peu près au même rythme qu'en 2015, avec un taux de 2,9% pour les premiers et de 2,8% pour les seconds. Les importations des économies développées (+3,8%) devraient en revanche progresser plus vite que celles des économies en développement (+1,8%).

L'Asie devrait être la région où la croissance des exportations sera la plus forte, à 3,4%, suivie par l'Amérique du Nord et l'Europe, à 3,1% chacune. L'Amérique du Sud et centrale connaîtra une augmentation plus lente, de 1,9%.

L'Amérique du Nord devrait voir ses importations augmenter de 4,1% cette année, tandis que les importations de l'Asie et de l'Europe devraient enregistrer une croissance de 3,2%. Enfin, les importations de l'Amérique du Sud et centrale devraient se contracter de nouveau cette année, les prix du pétrole et des autres produits de base restant bas.

L'Amérique du Sud est la région où la croissance des importations a été la plus faible en 2015, une grave récession au Brésil ayant fait baisser la demande.