La Banque d'Angleterre a, comme attendu, maintenu jeudi son taux directeur à 0,50%, un vote qui s'est fait à l'unanimité pour la première fois depuis août dernier, tandis que l'institution a abaissé ses prévisions pour la croissance et l'inflation en 2016.

Lors de la réunion de son Comité de politique monétaire (CPM) achevée le 4 février, la banque centrale britannique a également maintenu à 375 milliards de livres (environ 495 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», lancé en mars 2009 et épuisé depuis novembre 2012.

Alors qu'il appelait à une hausse de 25 points de base du taux d'intérêt depuis août dernier, Ian McCafferty s'est de nouveau rangé à la majorité, dans un contexte d'inflation toujours très faible au Royaume-Uni.

Pour les économistes de Barclays, le changement de position de M. McCafferty devrait avoir été motivé par le fait que la livre britannique a cessé de s'affaiblir depuis la réunion du CPM de janvier, ainsi que par l'absence de pression inflationniste au niveau national et un ralentissement de l'activité économique du pays.

«La hausse des salaires a été plus faible qu'anticipé et le coût du travail devrait monter un peu moins rapidement que prévu lors du rapport sur l'inflation de novembre, contribuant à une reprise plus lente de l'inflation», a ainsi relevé le CPM dans un communiqué accompagnant sa décision monétaire.

En outre, le rapport trimestriel de conjoncture de l'institution, publié en même temps que la décision monétaire, a montré une révision à la baisse des prévisions de la Banque centrale pour l'inflation et la croissance en 2016.

Ainsi, la Banque d'Angleterre s'attend désormais à une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,2% en 2016, contre 2,5% dans son rapport de novembre, tandis que la hausse des prix devrait s'afficher selon elle à 0,8% au quatrième trimestre 2016, contre 1,2% estimé il y a trois mois.

L'étendue de la récente baisse des prix des matières premières implique que l'inflation devrait «rester sous 1% jusqu'à la fin de l'année» et retrouver le niveau cible de 2% d'ici début 2018, a estimé la Banque d'Angleterre.

L'institution a également abaissé ses prévisions pour 2017, de 2,6% à 2,3% pour la croissance sur l'année calendaire et de 2% à 1,9% pour le quatrième trimestre de 2017.

Selon des données publiées le mois dernier, les prix à la consommation au Royaume-Uni ont progressé de 0,2% en décembre sur un an, marquant une légère accélération après le chiffre de 0,1% enregistré en novembre.