La Chine s'est donnée pour 2016 un objectif de croissance économique «entre 6,5% et 7%», a assuré mercredi la NDRC, la puissante agence de planification du pays, qui a également évoqué des mesures supplémentaires pour réduire les sévères surcapacités industrielles et les «firmes zombies».

Même si la deuxième économie mondiale restera sous «forte pression» au premier trimestre, l'objectif de croissance du Produit intérieur brut (PIB) sur l'ensemble de l'année est atteignable, a expliqué lors d'une conférence de presse le président de la NDRC, Xu Shaoshi, cité par l'agence Bloomberg.

La Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC) est responsable de superviser les politiques économiques du géant asiatique.

C'est la première fois depuis le 8e plan quinquennal, qui s'est achevé en 1995, que le gouvernement chinois se fixe comme niveau cible de croissance une fourchette, et non un chiffre précis, rapportait Bloomberg.

Pékin visait en 2015 une croissance d'«environ 7%», mais a finalement annoncé en janvier avoir enregistré une performance de 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle, sur fond d'assombrissement persistant de la conjoncture.

Un panel d'analystes consultés mi-janvier par l'AFP tablait en moyenne sur une expansion de 6,7% de l'économie chinoise en 2016... soit peu ou prou en ligne avec l'objectif dévoilé mercredi.

Pour certains analystes, la fourchette de croissance évoquée par la NDRC pourrait cependant s'avérer trop ambitieuse, étant donné la dégradation de l'économie.

«Une telle fourchette représente un défi trop difficile, il faudrait des mesures d'assouplissement bien plus poussées pour y parvenir», a indiqué Yang Zhao, un analyste de la banque Nomura.

«À l'heure actuelle, en raison des violents vents contraires et du manque de clarté sur la manière dont le gouvernement entend relancer l'économie, nous maintenons notre prévision d'un ralentissement de la croissance chinoise à 5,8% en 2016», a-t-il insisté.

Xu Shaoshi, lors de la conférence de presse de la NDRC, a par ailleurs indiqué que les autorités allaient également intensifier leurs mesures pour réduire les colossales surcapacités qui minent le secteur industriel.

Des surcapacités gonflées par une demande terne, la stagnation des investissements immobiliers, et une contraction de l'activité manufacturière. La sidérurgie et les groupes miniers avaient été régulièrement pointés du doigt par des officiels et des médias d'État.

De même, a poursuivi M. Xu, Pékin durcira ses mesures contre les «firmes zombies», qui ne sont plus rentables depuis longtemps mais continuent de survivre grâce aux subventions publiques et à un endettement constant.