La croissance des économies en développement de la région Asie-Pacifique a atteint un palier et ces pays ne seront plus dorénavant le moteur de la croissance mondiale, a expliqué jeudi l'Organisation des Nations Unies.

La zone, qui compte tous les pays de la région à l'exception des économies avancées du Japon, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, a connu une croissance d'environ 4,5% en 2015, d'après un rapport de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie-Pacifique (Cesap).

Il s'agit du taux de croissance le plus faible depuis 2009, ajoute l'étude.

Pour 2016, le Cesap prédit un modeste rebond à 5% pour la région.

«Avec le ralentissement, nous doutons de la capacité continue de l'Asie-Pacifique à montrer la voie de la reprise économique mondiale», a expliqué Shamshad Akhtar, secrétaire exécutif de la Cesap lors d'un point presse à Bangkok.

Avant la crise économique mondiale de 2008, la région enregistrait des taux de croissance supérieurs à 9% et est restée un moteur pour l'économie mondiale les années qui ont suivies.

Mais pour les économistes cette période est terminée en raison du ralentissement de la Chine mais aussi des problèmes structurels de la zone - endettement élevé des ménages, la faiblesse des investissements et confiance des consommateurs au plus bas.

Les performances moins bonnes de la Chine ont inévitablement des répercussions sur le reste de la zone même si les «fondamentaux économiques de la Chine restent globalement forts», affirme le rapport.

Quant aux autres pays, ils sont confrontés à d'autres problèmes: la Malaisie et la Thaïlande luttent, par exemple, avec un taux d'endettement record des ménages, qui représentent plus de 50% du PIB.

Pour les économistes de la Cesap, la Chine devrait croître de 6,5% cette année, contre une estimation antérieure de 6,8%, tandis que la croissance indienne devrait atteindre 7,5%, également en baisse par rapport à la précédente prévision qui tablait sur 8,2%.

Les pays qui devraient afficher les plus fortes croissances sont: le Turkménistan (8,9%), le Laos communiste (8,0%) et la Birmanie (8,4%).