Le premier ministre grec Alexis Tsipras a prévenu dimanche qu'il ne cèderait pas à des « exigences déraisonnables » de la part des créanciers de la Grèce, alors que se préparent des négociations sur la réforme du système de retraites.

« Les créditeurs doivent savoir que nous allons respecter l'accord à la lettre, mais cela ne signifie pas que nous cèderons à des exigences déraisonnables et injustes », a-t-il déclaré dans une interview publiée dimanche par le journal Real News.

« Nous ne nous sommes pas engagés à trouver l'argent exclusivement à partir de coupes dans les retraites. Au contraire, l'accord [avec les créditeurs] prévoit la possibilité de mesures équivalentes, que nous avons déjà mises en route », a-t-il ajouté.

Il a toutefois admis que le système de retraites était « au bord de l'écroulement » et devait être réformé.

De son côté, le secrétaire général du ministère du Travail, Andreas Nefeloudis, a insisté sur la nécessité d'une réforme des retraites. « Si nous ne nous occupons pas du problème du système de sécurité sociale aujourd'hui, dans un an nous ne pourrons plus payer les retraites », a-t-il prévenu.

Le ministère est chargé de la réforme du système qui devrait voir une diminution de moitié, à 384 euros par mois, de la retraite minimale garantie par l'État - un montant pouvant ensuite être complété suivant les revenus et les années de cotisations.

Le gouvernement de gauche de M. Tsipras a été forcé de renoncer en juillet dernier, face à la menace d'une possible sortie de la Grèce de l'euro, à ses promesses électorales anti-austérité et d'accepter un accord avec les créanciers européens de la Grèce prévoyant une aide de 86 milliards d'euros sur trois ans en échange de nouvelles réformes.

Depuis, le gouvernement a fait passer au parlement un certain nombre de réformes impopulaires, perdant au passage une partie de sa majorité.

Le premier ministre s'est montré optimiste pour 2016, qui sera selon lui « l'année du retour de la Grèce après six ans de crise. Nous allons revenir à la croissance, mettre fin aux contrôles de capitaux, réduire la dette et revenir sur les marchés », a-t-il lancé.

Un optimisme loin d'être partagé par ses compatriotes. Selon un sondage publié dimanche par le journal Vima, 55 % d'entre eux estiment que les choses vont empirer cette année, et 61 %, que la menace d'une sortie de l'euro réapparaîtra.

Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a prévenu de ce que la Grèce, si elle ne parvient pas à se mettre d'accord avec ses créanciers et à obtenir leur approbation dans l'évaluation qui se prépare, risque de revenir à une situation « qui rappellera l'expérience négative de la première moitié de 2015 », ajoutant que « pour un certain nombre de raisons, l'Union européenne est actuellement plus vulnérable, et moins capable de faire face à une nouvelle crise grecque ».

M. Tsipras a dit de son côté espérer conclure la phase d'évaluation actuelle d'ici la fin février, et pouvoir ensuite passer à une discussion sur la réduction de la dette.