Le PIB chinois devrait croître de 6,8% en 2016, selon une prévision annoncée mercredi par la banque centrale du pays (PBOC), qui affirme entrevoir une amélioration progressive de l'économie du géant asiatique malgré la période actuelle d'essoufflement.

Ce taux est légèrement inférieur à celui attendu par l'institution pour 2015 (6,9%), selon un document de travail de la PBOC cité par l'agence officielle Chine nouvelle.

Les fortes surcapacités, la chute des bénéfices et les créances douteuses constituent les principaux freins à l'économie, souligne le texte, qui estime cependant que la reprise des ventes immobilières et les effets tardifs des politiques macroéconomiques et structurelles constitueront des leviers pour relancer la croissance.

La croissance du PIB chinois a ralenti à 6,9% sur un an au troisième trimestre 2015, et devrait enregistrer sur l'année sa plus faible performance depuis un quart de siècle.

L'objectif de croissance de Pékin pour 2015 reste «d'environ 7%», mais il pourrait s'avérer difficile à atteindre.

La banque centrale chinoise a abaissé fin octobre ses taux d'intérêt pour la sixième fois en l'espace d'un an, pour favoriser l'octroi de crédits bancaires.

«Les changements de politiques fiscales et monétaires produiront leur meilleur effet sur l'économie réelle après cinq à neuf mois, et les mesures chinoises favorables à la croissance vont commencer à produire des effets plus notables au dernier trimestre 2015 ou durant le premier semestre 2016», estime la PBOC.

L'Académie chinoise des sciences sociales a quant à elle prévu mercredi dans un rapport séparé un taux de croissance pour 2016 compris entre 6,6% et 6,8%.

La conjoncture chinoise reste dans l'ensemble très fragile, de l'avis des experts, dont beaucoup misent sur un net ralentissement économique l'an prochain.

La Chine devra enregistrer une croissance d'au moins 6,5% par an sur les cinq prochaines années pour que se concrétise l'objectif de Pékin de doubler le PIB chinois entre 2010 et 2020, avait déclaré début novembre le président Xi Jinping, cité par un média d'État.

Le gouvernement chinois, lui, vante «la nouvelle normalité» d'une croissance économique ralentie mais plus durable, fruit de ses efforts pour rééquilibrer l'économie vers la consommation intérieure, les services et les nouvelles technologies.

Pour autant, Pékin reste soucieux de ne pas trop pénaliser le marché de l'emploi --la stabilité sociale restant l'une de ses priorités--, et les autorités multiplient les mesures de soutien pour stimuler l'activité, via des assouplissements monétaires répétés et des efforts de relance budgétaire.