Le déficit commercial de la France s'est creusé d'un milliard d'euros en octobre pour atteindre 4,6 milliards d'euros (6,8 milliards CAN), ont annoncé mardi les Douanes dans un communiqué mettant en avant «le rebond des importations».

«Après deux mois en retrait, les importations reprennent nettement en octobre. Le déficit commercial se creuse donc, passant de -3,6 milliards d'euros (4,9 milliards CAN) en septembre à -4,6 milliards (6,8 milliards CAN) en octobre et retrouvant un niveau comparable à celui observé un an auparavant (-4,4 milliards en octobre 2014 ou 6,5 milliards CAN)», soulignent les Douanes dans un communiqué.

«Le déficit cumulé des 12 derniers mois atteint -44,4 milliards d'euros (65,7 milliards CAN) contre -58,1 milliards (86 milliards CAN) pour l'année 2014», précise le communiqué.

La hausse des importations «concerne la plupart des produits manufacturés, seuls les achats aéronautiques, pharmaceutiques et de bijoux marquant à nouveau le pas», selon les Douanes.

«De leur côté, les exportations s'effritent encore un peu, des reculs pour l'agriculture, l'automobile et les métaux venant obérer les bonnes performances de l'industrie aéronautique et spatiale et de l'industrie chimique».

«La détérioration du solde est surtout marquée pour les métaux et les produits de l'industrie automobile (hausse des achats et diminution des ventes), ainsi que pour les équipements informatiques et électroniques et l'énergie (hausse des approvisionnements)», selon Bercy.

«Peu de produits enregistrent une amélioration de leur solde. Le principal est l'aéronautique où la hausse des ventes s'accompagne d'une diminution des achats», selon les Douanes, qui relèvent aussi que «l'excédent des échanges de matériel de guerre s'amplifie, du fait d'expéditions plus soutenues».

Par zone géographique, la détérioration de la balance commerciale est «forte» vis-à- vis de l'UE, et «marquée» avec l'Asie et l'Afrique.

«Le déficit commercial se réduit en revanche vis-à-vis du Proche et Moyen-Orient (fortes livraisons d'Airbus) et de l'Europe hors UE (reflux des approvisionnements énergétiques depuis la CEI et de bijouterie depuis la Suisse)», relèvent les Douanes.

Commentant ces chiffres dans un entretien au quotidien Les Echos à paraître mercredi, le secrétaire d'État au Commerce extérieur, Matthias Fekl, a souligné que «depuis 2011, le déficit s'est réduit de 45 %», une baisse qui s'explique «pour les deux tiers par la chute du prix du baril de pétrole et l'évolution du cours de l'euro, et pour un tiers par un regain de compétitivité des entreprises françaises».

Le ministre, qui estime que les facteurs «ne sont donc pas que conjoncturels», a défendu les mesures entreprises par le gouvernement pour soutenir les exportations, notamment le crédit d'impôt pour l'emploi et la compétitivité (Cice) qui a eu pour effet de faire passer le coût du travail horaire dans l'industrie en France «sous celui de l'Allemagne».

«L'enjeu pour les entreprises françaises, c'est aussi la montée en gamme et l'innovation», a-t-il souligné, affirmant que «nous devons aider encore plus les PME à exporter».

Le ministre a rappelé que «la France ne compte que 121 000 entreprises exportatrices», soit «trois fois moins qu'en Allemagne et deux fois moins qu'en Italie».

«Les grands groupes, à l'instar de ce que font les Allemands, devraient aussi jouer le jeu, faire davantage «la courte échelle» aux PME en les emmenant conquérir des marchés étrangers», a-t-il plaidé.