Les membres du club très sélect des 300 super-riches en Suisse, parmi lesquels figurent la chanteuse Tina Turner et les héritières Gucci, ont encore augmenté leur fortune en 2015, en dépit des soubresauts de la Bourse, selon l'étude annuelle  publiée vendredi par le magazine économique suisse Bilan.

Ce magazine a calculé qu'ils ont augmenté leur fortune cumulée de 6 milliards de francs suisses (5,9 milliards de dollars) pour atteindre le montant record de 595 milliards de francs suisses (581 milliards de dollars).

«Les conditions-cadres pour les plus riches n'ont pas été les meilleures cette année», écrit le magazine, ce qui ne les a toutefois pas empêchés de s'enrichir encore plus, alors que la Bourse n'a pas fait d'étincelles et que les prix des matières premières se sont effondrés.

2014 avait été une meilleure année, ils avaient vu leur fortune globale augmenter de 25 milliards de francs suisses.

Un tiers de ces super-riches, soit 132 personnes, sont considérées comme milliardaires.

À titre indicatif, selon le classement du magazine américain Forbes, il y a 1.826 milliardaires dans le monde.

En 1988, Bilan avait publié pour la première fois ce classement, à l'époque le «Top 100», avec 100 personnes possédant une fortune globale de 66 milliards de francs suisses.

Dans le classement 2015, les deux plus riches ont un patrimoine cumulé de 72 milliards de francs suisses.

Pour la 14e fois consécutive, la famille suédoise Kamprad (IKEA) est en tête du classement, avec une fortune estimée entre 44 et 45 milliards de francs suisses, soit deux milliards de plus qu'en 2014.

Ingwar Kamprad, le fondateur d'Ikea, ne vit plus en Suisse, mais ses deux fils, qui dirigent le groupe, ont un passeport suisse.

À la deuxième place figure le magnat de la bière Jorge Lemann, qui a la double nationalité brésilienne et suisse.

Il a augmenté sa fortune de 3 milliards pour atteindre 28 à 29 milliards.

M. Lemann, qui vit à Rapperswil, sur les rives du lac de Zurich, où a également élu domicile le dissident russe Mikhaïl Khodorkovski, a ravi la 2e place de ce classement aux familles bâloises Hoffmann et Oeri, héritières du groupe pharmaceutique Roche.

Le Sud-Africain Ivan Glasenberg, patron du groupe Glencore (matières premières) dont l'action a dévissé cette année, a perdu 3,5 milliards CHF en 12 mois. Sa fortune est estimée désormais à 2 milliards de francs.

Le club des 300 super-riches compte aussi 12 nouveaux membres cette année, parmi lesquels l'écrivain brésilien Paulo Coehlo (l'Alchimiste), qui vit à Genève.

Enfin, le magazine Bilan s'intéresse aussi aux grosses fortunes françaises installées en Suisse. Cette année, 52 Français font partie de ce classement, dont 4 sont nouveaux.

Parmi eux figurent deux cadres supérieurs du groupe français Altice, venus travailler en Suisse aux côtés du patron le Franco-Israélien Patrick Drahi. Ce dernier affiche une fortune entre 10 et 11 milliards de francs suisses, en hausse de 2 milliards sur un an.

Par ailleurs, Franky Mulliez, fondateur de l'enseigne Kiloutou, est également nouveau dans la liste des Français, ainsi que la famille Frey, active dans l'immobilier et dont la fortune est estimée entre 600 et 700 millions de francs suisses.