Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) était divisé lors de sa réunion d'octobre sur une nouvelle baisse des taux d'intérêt directeurs, l'une des options envisagées pour redynamiser les prix en zone euro, selon un document publié jeudi.

Ce conseil, composé des 19 gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro et des six membres du directoire de la BCE, a évoqué «des options possibles pour assouplir davantage la politique monétaire, si cela devenait nécessaire», révèle le compte-rendu de sa dernière réunion de politique monétaire, qui s'est tenue les 21 et 22 octobre sur l'île de Malte.

En particulier, «des remarques préliminaires ont été faites concernant l'option d'une nouvelle baisse des taux directeurs, notamment du taux de dépôt», ce dernier s'appliquant aux banques qui placent de l'argent dans les caisses de la BCE. Ce taux avait été abaissé en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin 2014 et stationne désormais à -0,2%, ce qui signifie que les banques doivent désormais s'acquitter d'une redevance pour placer des fonds auprès de la banque centrale.

Lors de leur réunion, certains gouverneurs ont estimé que, là où ils ont été mis en oeuvre, les «taux négatifs n'ont pas semblé produire de difficultés majeures». D'autres ont toutefois souligné qu'«un nouvel abaissement entraînerait (la BCE) davantage sur un terrain inconnu et pourrait avoir des répercussions sur le fonctionnement des marchés, tout comme sur les comportements des banques et des clients», est-il ajouté.

«Pour cette raison, des travaux plus poussés ont été jugés nécessaires pour évaluer les coûts et les bénéfices, notamment concernant l'impact sur les marchés monétaires, ainsi que sur les marges et les capacités de prêt des banques», détaille le document.

Le résultat de ces travaux sera présenté lors de la prochaine réunion de politique monétaire de la BCE, début décembre, préalable à une possible nouvelle intervention.

L'institution monétaire a multiplié ces derniers mois les gestes de soutien à l'économie européenne pour tenter de relancer la très faible dynamique des prix en zone euro. Elle est passée à la vitesse supérieure en mars en lançant un vaste programme de rachat de dettes, de l'ordre de 1140 milliards d'euros d'ici septembre 2016, sans succès toutefois jusqu'à présent. En octobre, les prix ont globalement fait du surplace (+0,1% sur un an).

Une modification de «la taille, la composition ou la durée» du programme de rachats figure également parmi les options possibles pour renforcer son action, souligne le compte-rendu.

La BCE publie depuis cette année le protocole des réunions de politique monétaire du conseil des gouverneurs, mais sous forme de résumé des débats et sans révéler qui a défendu telle ou telle position.