La Chine va relancer son propre projet d'accord de libre-échange en Asie-Pacifique lors d'un sommet régional la semaine prochaine, a annoncé Pékin mardi, quelques semaines après la conclusion d'un traité rival initié par les États-Unis et qui exclut le géant asiatique.

Pékin avait assuré l'an passé la promotion de la Zone de libre-échange de l'Asie-Pacifique (FTAAP) lors du sommet 2014 de l'Apec (Forum de la Coopération économique de l'Asie-Pacifique) organisé dans la capitale chinoise.

Les participants avaient promis d'étudier le projet, perçu comme un potentiel rival au Partenariat transpacifique (PTP) --lequel est soutenu par Washington et inclut les principales économies régionales, à l'exception de la Chine.

Peu d'annonces ont été faites depuis l'an passé sur la FTAAP, tandis que le texte de l'accord du PTP a été publié jeudi, un document salué comme un signe de transparence ---mais qui n'a pas mis fin aux récriminations de ses détracteurs, lesquels dénoncent un traité façonné pour les multinationales.

Le PTP sera la plus grande zone de libre-échange du monde, une tentative de briser les barrières du commerce et de l'investissement entre 12 pays qui représentent environ 40% de l'économie mondiale.

Pékin a déclaré que les conclusions d'une étude sur la FTAAP seront présentées la semaine prochaine lors d'un sommet de l'Apec à Manille, aux Philippines, auquel assistera le président chinois Xi Jinping.

«Nous devons travailler activement à la création de la FTAAP», a déclaré Wang Shouwen, le vice-ministre chinois du Commerce, lors d'une conférence de presse, ajoutant que la FTAAP serait un «facilitateur pour l'intégration régionale dans l'Apec».

La FTAAP, si elle devient réalité, permettrait la création de la plus grande zone de libre-échange du monde, surpassant le PTP et les autres structures régionales.

Les 21 membres de l'Apec produisent plus de 50% de la richesse de la planète et génèrent près de la moitié des échanges commerciaux internationaux.

Bien que réunissant quelques-uns des plus importants dirigeants de la planète, le sommet annuel de l'Apec est davantage connu pour sa traditionnelle photo de famille, où les dirigeants revêtent le costume traditionnel du pays hôte, que pour l'importance de ses accords.

Mais la Chine reste confiante quant au fait d'aboutir à une feuille de route pour la création d'un cadre à la FTAAP, a assuré M. Wang.

«Notre objectif est d'achever l'étude stratégique l'an prochain et de présenter des suggestions et des recommandations exploitables aux dirigeants lors du sommet de l'année prochaine», a-t-il déclaré, ajoutant qu'un rapport intermédiaire sera également dévoilé lors du sommet de Manille.

La Chine conçoit la FTAAP, proposée pour la première fois à l'Apec en 2006, comme un contrepoids au PTP, que Washington inscrit dans le «rééquilibrage» vers l'Asie de sa politique.

Les États-Unis assurent qu'une participation chinoise au PTP est possible, tout en tenant la deuxième économie mondiale à l'écart des négociations.