Cleber LLC, entreprise d'assemblage de tracteurs, est récemment devenue la première société américaine autorisée à s'installer dans la zone de développement du port cubain de Mariel, a annoncé jeudi la télévision cubaine.

Cette entreprise basée dans l'Alabama pourra installer une unité de montage dans cette zone située à 45 km à l'ouest de La Havane dès qu'elle aura reçu l'agrément du département américain du Trésor.

«Nous avons déposé notre demande de licence fin juin devant le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC)» du Trésor, a précisé à la télévision cubaine Saul Berenthal, un des deux dirigeants de l'entreprise.

Les autorités de la Zone de développement de Mariel (ZEDM), sorte de zone franche aux conditions très avantageuses, encouragent les entreprises américaines à s'y installer en dépit de l'embargo qui frappe l'île depuis plus d'un demi-siècle.

Cleber LLC pourrait, dans son cas, bénéficier des dispositions particulières autorisant le commerce d'équipements agricoles avec Cuba, prises fin 2014 par l'administration Barack Obama dans la foulée de l'annonce du rapprochement entre les deux pays.

Le port de Mariel, son terminal de conteneurs et sa zone de développement, inaugurés début 2014, sont voués, selon La Havane, à devenir un des plus importants noeuds commerciaux et industriels des Caraïbes.

Pour l'heure, sept investisseurs se sont engagés à y construire usines et installations : deux cubaines (pharmacie et alimentation), deux mexicaines (alimentation, peinture), une espagnole (distributeurs automatiques de boissons et produits alimentaires) et deux belges (logistique et équipements électriques).

Le projet Mariel, financé en grande partie par le Brésil, et la loi sur les investissements étrangers votée en mars 2014, visent à attirer les capitaux extérieurs pour stimuler la croissance du pays.

Le gouvernement affirme avoir besoin de 2,5 milliards de dollars d'investissements étrangers (2,3 milliards d'euros) annuels pour soutenir l'«actualisation» du modèle économique cubain lancée ces dernières années par le président Raul Castro, qui accorde davantage de place à l'initiative privée.

Mardi, les autorités cubaines ont présenté une liste actualisée de 326 projets destinés à attirer l'investissement étranger sur l'île, à hauteur de 8,1 milliards de dollars.